Le spectacle des couleurs de l’automne est sans contredit l’un des plus magnifiques aspects de cette saison. Il annonce toutefois une tâche que plusieurs jugent ardue : le ramassage des feuilles mortes.
Conservation de la nature Canada (CNC) a un conseil nature pour les personnes qui souhaitent éviter cette corvée éreintante : laissez une ou deux couches de feuilles au sol. On vous accuse de paresse ? Répondez que vous donnez un coup de pouce à la nature !
Selon CNC, un organisme à but non lucratif, ne pas ramasser les feuilles est un petit geste de conservation qui peut favoriser la biodiversité sur votre terrain de bien des manières. Alors que certains papillons migrent vers le sud, beaucoup d’insectes, dont certains pollinisateurs, et d’autres animaux sauvages, s’installent dans votre cour pour l’hiver et ne refuseraient certainement pas un petit coup de pouce de votre part.
Claude Drolet, chargé de projets à Conservation de la nature Canada au Québec, affirme que les feuilles mortes peuvent fournir un précieux habitat d’hivernage à de nombreuses espèces. « Un grand nombre d’animaux, notamment des crapauds, des grenouilles et certaines espèces de papillons de jour et de nuit ont évolué pour pouvoir passer l’hiver sous un tapis de feuilles, explique-t-il. Ces feuilles constituent une couche isolante qui les protège des grands froids et des fluctuations de la température durant la saison hivernale ».
Un autre avantage de laisser derrière un peu de feuilles est que cela enrichit le sol. Claude Drolet explique qu’en se décomposant, les feuilles se transforment en un paillis naturel qui enrichit le sol et combat les mauvaises herbes. D’épais tas de feuilles peuvent étouffer la végétation, alors qu’une mince couche peut améliorer la santé des jardins et pelouses.
Lorsque les feuilles se décomposent, une partie du carbone qu’elles contiennent est emmagasinée dans le sol. « Même si c’est une très bonne chose que les villes se dotent de programmes de collecte et de compostage des feuilles mortes, nous pouvons tout aussi bien en laisser se décomposer naturellement sur place et contribuer à la santé de nos jardins », explique M. Drolet.
Il n’y a pas que les feuilles qui aident les espèces de votre arrière-cour à traverser la froide saison. « Les tiges de végétaux et les branches mortes constituent également des habitats pour de nombreux insectes, poursuit M. Drolet. En débarrassant nos terrains et de nos jardins de tout cela, nous privons des espèces indigènes d’habitats vitaux pour traverser l’hiver dans nos communautés. »
« Les oiseaux peuvent aussi profiter de votre jardin pendant la saison froide. En effet, les fruits et les graines qui restent sur les fleurs et les buissons représentent une source d’alimentation d’une grande importance qui permet à de nombreux oiseaux chanteurs, comme les chardonnerets, les geais et les mésanges, de survivre l’hiver. Fournir nourriture et abri à nos oiseaux et insectes indigènes est aussi important en hiver que le reste de l’année. »
Puisqu’environ 80 % de la population canadienne habite dans des villages ou des villes, la biodiversité des arrière-cours devient de plus en plus importante.
Source : Conservation de la nature Canada au Québec