Chanter l’opéra à 13 ans

Blanche Comtois lors de sa prestation. Photo : Courtoisie

Oubliez Taylor Swift, Miley Cyrus ou toutes autres chanteuses pop internationales qui ont la cote en ce moment chez les jeunes. Lorsque Blanche Comtois, 13 ans, de L’Islet monte sur scène, c’est pour entonner un air d’opéra.

Et cette audace a payé, puisque la jeune L’Isletoise s’est démarquée suffisamment pour remporter les honneurs lors des dernières finales locale et régionale de Secondaire en spectacle. Prochain rendez-vous : Laval.

Blanche Comtois était assise à la table familiale dans la salle à manger, accompagnée de ses parents Mélanie Pelletier et Sébastien Comtois. Timide et réservée, la jeune fille de 12 ans – bientôt 13 à la fin du mois – répondait aux questions brièvement, mais avec suffisamment d’informations pour bien faire comprendre ce qui l’a menée à chanter l’opéra à un si jeune âge.

« J’écoute peu de musique, on préfère en faire. Lorsqu’on en écoute, on est plus dans Charles Aznavour que dans le populaire actuel », dit-elle.

Mélanie, la maman de Blanche, est pianiste. Elle enseigne aussi le piano depuis plusieurs années à l’École Destroismaisons de La Pocatière. Blanche a donc grandi dans cet univers musical plus classique, qui a fait que son oreille est plus familière avec la vieille chanson française qu’avec les chansons du moment sur Spotify.

Et l’opéra dans tout ça? « J’ai commencé il y a environ trois ans. J’avais envie de chanter et j’ai demandé qu’on m’inscrive à des cours de chant », dit-elle. Elle suit depuis les enseignements de Peggy Bélanger, soprano bien connue de la région, à raison d’une fois par semaine.

À la maison, elle pratique aussi sur une base régulière, dit-elle. « Je trouve ça agréable de chanter de l’opéra. C’est plus de défi. Et j’avoue ne m’être jamais posé la question comment ça serait reçu auprès des autres élèves de l’école. »

En première secondaire à l’école Bon-Pasteur de L’Islet, Blanche Comtois a osé interpréter la pièce Mauve lors de la finale locale de Secondaire en spectacle. Elle a épaté suffisamment les juges pour accéder à la finale régionale de Chaudière-Appalaches tenue à la Maison de la culture de Bellechasse à Saint-Damien-de-Buckland, le 12 avril dernier.

Encore là, son interprétation a fait fureur, étant des sept numéros couronnés qui se rendront au Rendez-vous panquébécois de Secondaire en spectacle (RVPQ) à Laval, du 1er au 4 juin prochain.

« Le plus drôle, c’est que la chanson Mauve, je ne l’aimais pas au départ; je trouvais qu’elle manquait d’accompagnement », avoue la jeune interprète. Sa mère pianiste lui a proposé d’enregistrer la trame au piano. La magie opère depuis. « J’aime vraiment mieux le résultat, maintenant. »

Le RVPQ n’est pas un concours en soi, mais plutôt une forme de « récompense » pour tous les jeunes artistes qui se sont démarqués dans leurs régions respectives lors des finales de Secondaire en spectacle. Blanche Comtois reconnaît néanmoins aimer prendre part à des concours.

Avant Secondaire en spectacle, elle avait terminé l’an dernier en première place du Festival Clermont-Pépin de Saint-Georges-de-Beauce, spécialisé dans la musique classique, populaire, folklorique et jazz. Cette première place dans la catégorie Chant et duo était accompagnée d’une bourse de 200 $.

En parallèle, Blanche Comtois est inscrite à l’école préparatoire Anna-Marie-Globenski de la Faculté de musique de l’Université Laval.

« J’aime ça et j’aimerais continuer à me perfectionner », poursuit-elle. Elle passera prochainement son examen de théorie, dictée et solfège de troisième degré sur onze. C’est une école préparatoire pour tous les élèves qui souhaiteraient faire, plus tard, des études supérieures en musique. Ça n’engage à rien, mais ça offre un bel encadrement et une voie à suivre pour progresser », explique sa mère, Mélanie Lévesque.

Blanche a effectivement beaucoup de temps devant elle avant de décider si elle construira une carrière autour de son talent. Mais quand on regarde tout le sérieux qu’elle met à la tâche, combiné à sa passion pour le chant, gageons qu’on n’a pas fini de la voir progresser sur les différentes scènes de la région et du Québec au cours des prochaines années.

Blanche Comtois lors de sa prestation. Photo : Courtoisie