Depuis une quinzaine d’années, la chasse à l’ours noir gagne en popularité au Québec. En plus du défi palpitant qui entoure cette chasse, le nombre de chasseurs qui découvrent le goût exquis de cette venaison ne cesse d’augmenter. L’ours noir est maintenant reconnu comme un grand gibier à part entière au même titre que le chevreuil et l’orignal.
Louis Turbide
C’est le 15 mai que la prochaine saison débute et elle s’étendra jusqu’au 30 juin. Je chasse assidument l’ours depuis de nombreuses années et j’ai pu expérimenter plus d’une façon de l’attirer à mes appâts. Je vous présente donc les points les plus importants à considerer pour maximiser le nombre de visites à votre site.
Emplacement
Le choix de l’emplacement est le critère le plus important. L’ours noir a un odorat extrêmement développé et il peut sentir vos appâts à plusieurs kilomètres à la ronde. Il est donc très important d’exploiter cet atout à notre avantage.
Depuis que je chasse l’ours, j’ai tenté de l’attirer à mes appâts sur différents types de terrain et les meilleurs résultats sont survenus lorsque le site choisi était situé sur le dessus d’une montagne. Je vous dirais que je réussis à attirer au moins trois fois plus d’ours qu’à tout autre endroit. Pourquoi? Tout simplement parce que mes appâts peuvent être sentis à plus de 10 km aux alentours par les ours d’un secteur. C’est beaucoup plus que dans le fond d’une vallée, croyez-moi.
Bien entendu, le dessus de la montagne ne doit pas avoir été bûché récemment, car l’ours aime bien se déplacer en milieu ombragé. Une forêt mixte composée majoritairement de feuillus, dont du tremble d’au moins 10 ans est l’idéal. De plus, si vous pouvez appâter votre site à un endroit qui vous permet de bénéficier d’une zone plus sombre tôt en fin de journée, car le soleil se couche derrière la montagne, vous êtes en voiture. En pareille circonstance, les ours les plus méfiants auront tendance à sortir plus tôt que si le soleil n’en finit plus d’éclairer la forêt.
Bombe d’odeur
Pour que votre site soit découvert rapidement, il est important de concocter une bombe d’odeur et de l’attacher le plus haut possible entre deux arbres pour éviter que le premier ours qui l’aura découvert ne puisse pas partir avec. Personnellement, j’utilise avec succès de l’éperlan que je mets dans un sac de jute. Cela dégage rapidement une forte odeur à des kilometres à la ronde. Il existe aussi différents modèles de bombes d’odeurs disponibles en magasin et pour lesquels j’ai obtenu beaucoup de succès. Pour le reste, j’y vais avec des sucreries que je dépose dans des barils de 45 gallons. Je dis bien des barils, car je ne me limite pas à un seul baril par site.
Puisque je veux attirer plusieurs ours au même site, le fait de disposer plus d’un baril atténue l’effet de compétition et l’agressivité qui pourrait survenir entre les ours intéressés à avoir leur part du butin. En procédant ainsi, j’ai déjà photographié jusqu’à six ours en même temps au même site. Pour maximiser les résultats, les barils doivent être distancés d’au minimum 10 m. Il est important de se positionner à au moins 20 m des appâts pour ne pas éveiller inutilement les soupçons de vos ours.
Sentiers
Avant d’ériger votre poste d’affût, attendez de voir se dessiner au sol les sentiers de déplacement des ours. Vous verrez que ce n’est pas trop long avant que ces derniers soient facilement visibles. Vous pourrez ainsi positionner votre site d’affût en fonction du vent et des allées et venues des ours.
Bien que la saison débute à la mi-mai, l’action atteint son apogée entre le 8 et le 15 juin. Cette période correspond à la saison des amours chez les ursidés et c’est à ce moment que vous risquez le plus de croiser un ours trophée.
En terminant, je vous invite à visionner la récolte d’un ours de 310 livres que j’ai eu la chance de déjouer justement sur le dessus d’une montagne.