La Ville de La Pocatière entretient un jumelage avec la Ville de Coutances en Normandie depuis 1984. Le correspondant coutançais de l’hebdomadaire La Manche Libre, Dominique Kremp, est entré en contact avec nous dans les derniers jours, par le biais du comité de jumelage de l’endroit, questionner d’informer les gens là-bas sur le comment la crise de la COVID-19 se vit par chez nous. Tant qu’à y être pourquoi ne pas faire de même!
D’entrée de jeu, il faut dire que la Normandie n’a absolument rien à voir avec le Bas-Saint-Laurent. Pour aperçu, cette magnifique région qui borde La Manche dans le nord de la France compte 3,35 millions d’habitants, alors que le Bas-Saint-Laurent frôle les 200 000 personnes. Il sera donc difficile de faire certains comparatifs.
Il n’en demeure pas moins que les deux régions se rapprochent en ce qui a trait à la situation des entreprises, la fermeture des écoles et une éventuelle reprise de l’année scolaire incomplète, le report ou même l’annulation de plusieurs événements phares aux retombées économiques importantes. À ce chapitre, il faut dire que tous les pays occidentaux se retrouvent pratiquement dans la même galère.
Concernant le nombre de cas positifs à la COVID-19, Dominique Kremp assure que la Normandie demeure une des régions les moins touchées de France, au même titre que le Bas-Saint-Laurent. Mais impossible par contre de connaître le nombre exact, contrairement à nous.
Dans le département de La Manche où se situe la ville de Coutances, une subdivision territoriale de la Normandie peuplée d’environ 500 000 personnes, le correspondant coutançais parle toutefois de 17 décès. Qu’en est-il plus localement? Encore là, l’Agence régionale de santé de l’endroit, forme de Centre intégré de santé et de services sociaux chez nous, est muette.
« Nous ne connaissons pas le nombre de malades, pas plus celui de ceux qui sont confinés chez eux que celui des personnes hospitalisées. Selon les médecins, le pic de la pandémie n’est pas encore atteint », écrit-il. Idem pour nous.
Dominique Kremp ajoute également qu’aucun décès n’a été signalé dans les Établissements d’hébergement des personnes âgées dépendantes, établissements qui peuvent s’apparenter à nos CHSLD. Il s’agit là d’un autre point commun avec le Bas-Saint-Laurent.
Quand on se compare…
Là où les choses diffèrent, c’est du côté des mesures sanitaires imposées par le gouvernement. Si vous trouvez que celles du gouvernement du Québec sont fort contraignantes, disons qu’elles le sont peut-être davantage en France.
Depuis le 17 mars dans l’Hexagone, tout le monde doit demeurer confiné chez soi. Ceux qui sortent doivent répondre à une des raisons figurant sur un laissez-passer obligatoire (voir photo). Jusque-là, rien pour fouetter un chat! Les amendes aux contrevenants, elles, frappent toutefois l’imaginaire : 135 € (207 $ CDN) à la première offense. S’il y a ensuite récidive dans les 15 jours suivants, la deuxième amende grimpe à 200 € (306 $ CDN), la troisième à 600 € (919 $ CDN) et la quatrième à 3000 € (4593 $ CDN) avec en prime un mois de prison!
Dire qu’on trouve encore des gens à s’émouvoir devant la quarantaine de 14 jours obligatoire imposée à tous ceux qui retournent au Bas-Saint-Laurent après avoir quitté la région pour des raisons qui sont… non-valables! Même nos contraventions, distribuées à ceux qui ne respectent pas les règles relatives à la distanciation sociale ou qui seraient tentés de s’attrouper à l’intérieur ou à l’extérieur ont de quoi faire rire, en comparaison : 1546 $, frais de traitement inclus.
Par-dessus le marché, on a aussi toujours le loisir de marcher librement dans les rues, ou même de faire de la course à pied, et cela, à toutes heures du jour. Là-bas, ce n’est pas plus d’une heure par promenade et dans un périmètre de 1 km autour du domicile! Même chose pour le jogging qui, en plus, doit être effectué avant 9 h ou après 19 h. Dans son courriel, Dominique Kremp faisait d’ailleurs remarquer qu’à Coutances, le printemps était arrivé depuis deux jours avec des températures de 20°C… Bref, tout pour apprécier davantage son confinement!
Alors imaginez un instant si on en arrivait à autant de restrictions autour d’une simple marche ou d’un jogging quotidien, au sortir du terrible hiver québécois… Le bon Dr. Arruda aurait sûrement plus à craindre des effets dévastateurs d’une dépression saisonnière prolongée et généralisée chez les Québécois que de la propagation du coronavirus!