Chronique en cybersécurité : Les données personnelles et les réseaux sociaux

Voici la première chronique d’une minisérie en cybersécurité destinée à la population de Kamouraska-L’Islet. J’y ferai un survol des meilleures pratiques ainsi qu’une revue de l’actualité du domaine numérique. Je vous invite également à me contacter par courriel (kbpbma2avumh4ti7ptjj@protonmail.com) pour me soumettre vos questions ou commentaires. Peut-être me proposerez-vous des sujets pour les prochaines chroniques. Je suis tout à fait ouverte et ravie par cette perspective.

Virginie Arsenault-Jacques

Amorçons cette première édition en force avec un sondage qui titillera vos valeurs, bien entendu, suite à l’actualité des dernières semaines à propos de l’utilisation des données personnelles par les plateformes de réseaux sociaux. Plusieurs semblent estomaqués par ce dévoilement au grand jour des modèles d’affaires de ces compagnies à but lucratif, faut-il le rappeler. Si certains se tenaient à l’écart de cette vrille tels de récalcitrants observateurs, d’autres s’y en sont investi claviers et âmes jusqu’à en dévoiler des facettes de leurs vies qu’ils ne connaissent pas eux-mêmes.

J’ai été plutôt étonnée moi-même d’entendre des chiffres définis sur le sujet sur un podcast de la Sphère (Radio-Canada, 24 mars). Le fait que vous « aimiez » certaines publications, ou personnes, ou pages dresse une image de votre personnalité numérique qui a une très grande valeur. Bien entendu, c’est le grand nombre de gens actifs sur les plateformes qui constituent un joyau pour de telles organisations. L’étude de l’université de Cambridge de 2014 citée par la Sphère conclut qu’avec 10 « likes », la plateforme vous connait mieux que vos collègues de bureau, 70 « likes », mieux que vos parents, 150 « likes », mieux que votre conjoint et 300 « likes », mieux que vous-mêmes! C’est la dernière donnée qui donne un réel frisson dans le dos digne d’un vrai électrochoc.

Notre capacité à analyser des informations et les interpréter selon une panoplie de contextes et selon une multitude d’interrelations ne peut égaler celle des engins d’intelligence artificielle mis au point et maintenus en constante évolution par l’industrie des données personnelles et de la publicité. Il ne faut donc pas s’étonner que nos croyances, opinions et valeurs soient tout à fait prévisibles et par le fait même, catégorisables, pour être ensuite exploitées via les outils numériques que nous utilisons au quotidien.

Voici donc la question du sondage (à répondre sur Facebook) : Quel montant mensuel seriez-vous prêts à débourser pour continuer à utiliser les plateformes de réseaux sociaux tout en étant assuré qu’en payant, vos données ne seraient pas exploitées?

Je vous ferai part des résultats lors de ma prochaine chronique. D’ailleurs, je vous invite d’ici là à faire l’exercice de revoir et modifier au besoin vos paramètres de confidentialité sur les plateformes que vous utilisez. Il existe des guides bien conçus qui vous accompagneront dans cette aventure. Essayez l’engin DuckDuckGo (https://duckduckgo.com) pour peut-être varier en toute confidentialité la saveur de vos recherches et trouver ce dont vous avez besoin.