Une caissière d’Alimentation Lebel de La Pocatière a subi un stress post-traumatique lorsqu’un de ses collègues a simulé un vol à main armée pour lui faire une blague. Après près de six années de démarche, Alimentation Lebel a obtenu gain de cause et les coûts de cette lésion professionnelle seront imputables à l’ensemble des employeurs qui cotisent à la CNESST et pas juste Alimentation Lebel.
L’incident en litige est survenu le 8 novembre 2013. La caissière Suzie Rivard a subi un stress post-traumatique après qu’un collègue lui eut fait une mauvaise blague en se mettant une cagoule sur la tête et en se présentant derrière elle en laissant croire qu’il pointait une arme dissimulée dans son manteau. Elle a été en arrêt de travail pendant près de trois ans.
La dame a subi une lésion professionnelle et avait droit à des prestations de la CNESST. Peu de temps après, Alimentation Lebel a demandé à ce que les coûts soient transférés à toutes les entreprises, en affirmant qu’il était injuste de devoir supporter ces coûts parce que les mauvaises blagues entre collègues ne faisaient pas partie des risques inhérents aux activités d’un employeur.
Un juge du Tribunal administratif du travail vient de lui donner raison. « L’événement menant malheureusement à la lésion professionnelle de la travailleuse fait suite à une initiative personnelle d’un collègue sans aucun lien avec les activités de l’employeur. Il s’agit d’une situation dont les probabilités qu’elle survienne sont infimes », écrit le juge Daniel Jouis dans sa décision. « Simuler un vol à main armée dans un commerce de service pour jouer un tour à une collègue relève de l’exception, d’où son caractère improbable », conclut-il.
Ainsi, le coût des prestations en lien avec la lésion professionnelle subie par la travailleuse doit être imputé à tous les employeurs.
L’entreprise n’a pas souhaité commenter, tout comme la dame victime de la lésion professionnelle.