L’ancienne directrice de la SADC du Kamouraska, Brigitte Pouliot, et son conjoint, le Dr Raymond Talbot, vivent un véritable cauchemar. En voyage en Espagne depuis le 4 mars dernier, ils sont confinés à leur hôtel près de Malaga depuis plus de 10 jours, en attendant d’être rapatriés au Canada. Et le temps presse pour le couple de La Pocatière qui se retrouvera peut-être sans hébergement dès le 26 mars.
En entrevue par Messenger Live, Brigitte Pouliot l’avoue bien humblement : s’ils avaient su que la situation allait tourner de la sorte, jamais ils ne seraient envolés pour l’Espagne. Le pays de la péninsule ibérique est actuellement le deuxième plus touché en Europe par la pandémie de COVID-19, derrière l’Italie, avec un bilan de plus de 2000 morts et près de 30 000 personnes infectées.
« On avait appelé notre agence de voyages avant de partir, le club automobile et notre assureur. On avait même consulté le site du gouvernement canadien pour vérifier s’il y avait des consignes particulières. Le message général était : “Inquiétez-vous et bon voyage!” », s’est exclamée Brigitte Pouliot.
La situation a vite tourné au vinaigre le vendredi 13. En l’espace d’une journée, le pays a vu son nombre de cas presque doubler, idem pour le nombre de décès. L’état d’urgence a alors été décrété, et depuis, le couple est confiné à sa chambre d’hôtel près de Malaga, une station balnéaire prisée des touristes en Méditerranée.
Depuis, le couple essaie tant bien que mal de rentrer chez lui. À trois reprises, ils ont fait l’achat de billets depuis le 13 mars sans jamais pouvoir s’envoler pour le Canada. Comme l’explique Brigitte Pouliot, son conjoint et elle avaient initialement fait affaire avec Air France. La situation s’étant vite détériorée en France également, le pays a fermé ses frontières et l’entreprise a cloué tous ses avions au sol. Comme leur vol de retour initial passait par Paris, il a été donc impossible pour eux de devancer leur retour.
« On s’est tourné vers d’autres compagnies aériennes, mais c’était tous des vols avec correspondances. Chaque fois que venait le temps de partir, le pays où on devait faire escale fermait sa frontière et on perdait nos billets », résume-t-elle.
Ils essaient désormais de rentrer au pays via le service de rapatriement d’Air Transat. Toutefois, comme ils sont arrivés en Espagne par le biais d’Air France, l’entreprise privilégie ses clients pour le moment, de mentionner Brigitte Pouliot.
« Transat nous a mis sur une liste d’attente. On était une centaine dessus. On s’est rendu à l’aéroport et quand le temps est venu de distribuer les places restantes, seulement une trentaine de personnes ont pu obtenir des billets. On n’en faisait pas partie, bien entendu », indique-t-elle, ajoutant que son conjoint et elle allaient tenter leur chance de nouveau lors du prochain vol.
Mais voilà que le temps presse, car l’Espagne aurait décrété la fermeture de tous les hôtels sur son territoire pour le 26 mars. Brigitte Pouliot et Raymond Talbot devront donc trouver un autre endroit où se loger temporairement, dans un contexte de rareté, s’ils ne réussissent pas regagner le pays d’ici là.
« On doit être une trentaine de Québécois dans cet hôtel seulement. On attend tous de rentrer chez nous. Il va falloir que le gouvernement canadien envoie un avion et vite pour nous sortir d’ici, car on sera plusieurs dans le pétrin dans pas long », conclut Brigitte Pouliot.