Le président des États-Unis Donald Trump ayant annoncé son intention d’imposer des tarifs douaniers de 25 % sur tous les produits en provenance du Canada et du Mexique à partir du 1ᵉʳ février 2025, l’inquiétude s’est installée sur la Côte-du-Sud. La raison : la région compte plusieurs entreprises qui exportent chez l’Oncle Sam.
Au troisième trimestre de 2024, les exportations internationales de marchandises au Québec ont atteint 31,3 milliards de dollars, dont 23,4 milliards étaient destinés aux États-Unis, ce qui représente 74,7 % des exportations totales du Québec. Une hausse des tarifs de 25 % pourrait donc ébranler l’économie de la région.
« Il y a bel et bien des inquiétudes, car sur notre territoire, nous avons plusieurs entreprises qui exportent aux États-Unis. Une augmentation des tarifs pourrait pousser les entreprises américaines à acheter ailleurs, ce qui serait évidemment préjudiciable pour l’économie locale. Nous sommes d’ailleurs présentement à nous préparer pour sonder notre monde afin de connaître l’état des lieux », explique Normand Caron, préfet de la MRC de L’Islet, contacté par Le Placoteux.
Le préfet de la MRC de Montmagny Frédéric Jean, qui est également propriétaire d’Emballages LM situé à Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud, croit lui aussi qu’il faut prendre la situation très au sérieux. « C’est certain que la taxe de 25 % annoncée par l’administration Trump est inquiétante! Comment sera-t-elle appliquée? Chez LM, nos exportations sont marginales par rapport à notre volume d’affaires total, mais la plupart de nos clients canadiens exportent. Je pense qu’au final, c’est le consommateur américain qui va payer 25 % de plus sur ses biens issus de l’importation. »
Joint à son tour, le député caquiste de Côte-du-Sud Mathieu Rivest s’est dit conscient des inquiétudes locales, mais il affirme néanmoins que son gouvernement va se montrer à la hauteur face aux appétences de Donald Trump.
« Je peux très bien comprendre les inquiétudes de nos entreprises, avec l’incertitude d’un tarif douanier de 25 % dès le 1er février imposé par M. Trump. Il est évident que notre priorité est d’éviter ces tarifs, mais en même temps, nous ne pouvons pas rester les bras croisés. On va tout faire pour protéger le portefeuille des Québécois. Ce qui veut dire travailler sur un plan pour soutenir nos entreprises, tout en misant sur des représailles qui auront le moins d’impact possible sur notre monde », affirme-t-il.
Le soutien du fédéral sera essentiel
M. Rivest juge cependant que le fédéral devra également pousser à la roue. « Il va aussi falloir que le fédéral participe à l’effort financier, tant pour aider les entreprises que pour soutenir les provinces. En caucus présessionnel actuellement, je suis convaincu que M. Legault et notre équipe trouveront le meilleur chemin afin de naviguer dans cette période d’incertitude. Les entreprises peuvent compter sur moi afin de les soutenir et de les informer sur nos prochaines actions. »
Pour le député conservateur de la circonscription de Montmagny–L’Islet–Kamouraska–Rivière-du-Loup, Bernard Généreux, la perspective de l’imposition de tarifs de 25 % sur les exportations canadiennes par les États-Unis suscite des préoccupations importantes, tant à l’échelle nationale que locale.
« Ces mesures entraîneraient des répercussions directes et indirectes sur notre économie, en particulier dans des régions comme la nôtre, où plusieurs entreprises manufacturières dépendent fortement du marché américain. Dans notre circonscription, de nombreuses entreprises ont les États-Unis comme principal débouché. Si ces tarifs entraient en vigueur, elles pourraient être confrontées à des défis considérables, que ce soit en termes de compétitivité, de maintien des emplois, ou même de survie. L’industrie forestière, qui joue également un rôle clé dans notre région, est particulièrement vulnérable, car elle dépend largement des exportations vers nos voisins du sud. Je continuerai de suivre la situation de près », conclut-il au Placoteux.
Donald Trump. Photo : Library of Congress
