Cri du cœur de la Fondation André-Côté

Concert des familles automnale. Photo : Courtoisie Fondation André-Côté.

La Fondation André-Côté, reconnue pour offrir des services de soutien et de confort aux personnes souffrant d’une maladie incurable, d’un cancer, ainsi qu’à leurs proches, se voit aujourd’hui fragilisée par la crise de la COVID-19. Cocktail 5 à 7 annulé, défi vélo reporté à l’an prochain, concert des familles incertain, c’est de beaucoup d’eau au moulin sur le plan financier que l’organisme se voit aujourd’hui privé à cause de la pandémie.

C’est un véritable cri du cœur que la directrice générale Marie-Pierre Breault a lancé lorsque contactée par Le Placoteux. Quelques jours auparavant, son organisation venait tout juste de reporter la 10e édition du Défi Vélo André-Côté à 2021. L’activité est reconnue pour être la plus lucrative de tous les événements-bénéfices tenus par la Fondation.

« En 2018-2019, c’est un peu plus de 75 % de nos revenus qui provenaient de dons communautaires ou des différentes activités de financement que nous organisons. Pour 2019-2020, on s’attend à environ 80 % », a-t-elle résumé, situation qui s’explique par la fin du soutien financier de deux partenaires importants ces dernières années. 

Jamais Marie-Pier Breault n’a employé le mot catastrophique afin de décrire la situation financière actuelle de la Fondation, mais à plusieurs reprises elle a avoué être inquiète. Comme elle le rappelle, à titre d’organisme, la Fondation André-Côté est assez unique avec son offre de service, gratuite par-dessus le marché.

Cette particularité fait qu’elle ne coche « aucune case » et la prive d’une subvention gouvernementale au fonctionnement à laquelle d’autres organismes pourront au moins se baser, accentuant ainsi sa dépendance aux activités-bénéfices et aux dons populaires en matière de financement. Lorsque la crise de est venue compromettre la tenue de ces événements de financement, le mot d’ordre était donc « sauve qui peut ».

« Il a été question de se mettre au chômage, ma coordonnatrice et moi, le temps que la crise se termine. Mais la réalité, c’est que les gens qui souffrent d’une maladie incurable ou d’un cancer, ils n’ont pas cessé d’être malades et d’avoir des besoins en accompagnement parce que la COVID-19 s’est pointée. Au contraire, ils sont plus vulnérables et isolés que jamais. Ils ont besoin de nous », poursuit-elle.

Imagination

À l’image d’autres organismes communautaires, la Fondation André-Côté doit donc faire preuve d’imagination pour continuer à soutenir cette clientèle par le biais de ses bénévoles, dont plusieurs doivent demeurer confinés chez eux dans les circonstances, en raison de leur âge vénérable. Des communications par écrit sous forme de lettres, de cartes ou simplement des appels sont placés régulièrement par eux. Le programme d’aide financière pour les personnes ayant de la difficulté à assumer les dépenses reliées à leur maladie se poursuit également. Les paniers réconforts, quant à eux, sont toujours distribués, même à Saint-Roch-des-Aulnaies et Sainte-Louise, malgré toutes les complications qu’occasionnent le barrage routier à l’entrée de Sainte-Anne-de-la-Pocatière.

« Les gens peuvent être rassurés, on est loin d’en être rendu à couper l’accompagnement gratuit qu’on leur procure », ajoute Marie-Pier Breault.

Mais les rentrées d’argent n’étant pas au rendez-vous et les coûts fixes demeurant constants pour l’organisme, il demeure difficile d’évacuer la variable financière de la tête de la directrice générale. Elle espère au moins être en mesure de pouvoir tenir le concert des familles à l’automne, considéré comme étant l’événement signature de la Fondation André-Côté. La loterie annuelle est également maintenue et les 2000 billets en circulation seraient tous sur le point de trouver preneur. De concert avec le conseil d’administration, la Fondation compte également miser davantage sur le membership annuel avec une formule qu’on promet plus « alléchante ». Des approches auprès des députés ont aussi été réalisées dans l’espoir d’arracher quelques sous à leurs budgets discrétionnaires.

Il n’en demeure pas moins que Marie-Pier Breault trouve difficile de projeter son organisation dans l’avenir dans les circonstances. « On répond dans le présent, mais pour 2021, on ne peut pas parler pour le moment », conclut-elle.