Les entreprises manufacturières en transport de matériel roulant et élus de la région se sont mobilisés lundi pour sonner l’alarme. Sans des exigences minimales de contenu canadien pour le prochain Réseau électrique métropolitain (REM) et si l’on ne maintient pas ce type d’exigence au Québec, des centaines d’emplois sont menacés dans la région.
Les entreprises Ampères Proto, Chabot Carrosserie, Graphie 222, LG Cloutier, Technologie Lanka et Usimet, situées entre La Pocatière et Montmagny, ont uni leurs voix quand elles ont su que la Caisse de dépôt et placement du Québec prévoyait un contenu local exigé de 0 % pour le REM. Cette décision fait suite à celle de l’Agence métropolitaine de transport d’abaisser son contenu local de 25 % à 15 % dans un récent contrat de voitures de trains de banlieue.
Nous représentons le contenu canadien.
« Nous représentons le contenu canadien », a dit Bruno Morin de Graphie 222. Comme ses confrères, il dit ne pas pouvoir se battre à armes égales contre la concurrence chinoise et les entreprises des États-Unis qui sont protégées à 60 %, et bientôt 70 %. « On craint la perte d’expertise et l’affaissement de l’industrie manufacturière », ajoute-t-il. Il se demande pourquoi c’est la Caisse de dépôt et placement du Québec qui déciderait des retombées du REM au pays.
Paul Cartier de Technologie Lanka à La Pocatière résume bien la situation. « Sans protection au Canada, on va fabriquer à l’extérieur ». Il craint que le message envoyé soit celui de dire que les entreprises n’ont pas besoin d’usine au Canada.
Sans protection au Canada, on va fabriquer à l’extérieur.
L’industrie du matériel roulant représente environ 1000 emplois dans la région. Plusieurs emplois sont menacés.
Élus
Le préfet de la MRC de Kamouraska, Yvon Soucy, a souligné qu’il fallait envoyer un message clair, car la situation est grave. « C’est important de mettre de la pression. » Le député fédéral de Montmagny-L’Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup Bernard Généreux estime que le Québec et le Canada doivent se donner des marges minimales de contenu canadien. « C’est un moment presque historique d’avoir réuni tous ces gens ici. Le message doit être retenu. »
Quant au député libéral de Côte-du-Sud, Norbert Morin, il a dit être là pour « écouter, pour trouver un argumentaire. C’est un dossier pas facile. Je suis proche du premier ministre et des ministres et je vais faire mon travail », a-t-il dit.
Le premier ministre Philippe Couillard avait été interpellé par la CAQ lorsque les employés de Bombardier ont lancé une pétition pour que soit maintenu minimalement un contenu canadien dans les appels d’offres. Il avait alors dit qu’il ne se mêlerait pas des décisions de la Caisse de dépôt.