L’évêque du diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, Mgr Pierre Goudreault, trouve triste que l’église cathédrale Notre-Dame de Paris ait été la proie des flammes. D’autant plus que le tout survient au tout début de la semaine sainte, à quelques jours de Pâques.
Touché par l’incendie qui a décimé une partie de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris, Mgr Goudreault mentionnait qu’il profiterait de la messe chrismale prévue ce soir en la cathédrale Sainte-Anne-de-la-Pocatière pour adresser une prière aux gens de Paris. « Des fidèles des quatre coins du Diocèse seront réunis pour se recueillir en leur église mère. C’est une chance que les chrétiens de l’archidiocèse de Paris ne connaîtront pas cette année », rappelle-t-il.
Mgr Goudreault, qui mentionnait être allé plus d’une fois se recueillir à la cathédrale Notre-Dame-de-Paris, a qualifié l’endroit de haut lieu spirituel pour les chrétiens. Toutefois, il est d’avis que l’édifice a une portée qui dépasse largement la foi catholique. « Elle accueille entre 13 et 14 millions de visiteurs par année. Ce n’est pas rien. Son pouvoir attractif est indéniable », s’exclame-t-il.
« Dans la foi catholique, il y avait beaucoup de l’histoire de Jésus ou de Marie qui étaient racontées à travers ces œuvres d’art, car souvent, les gens étaient analphabètes à cette époque. » – Mgr Pierre Goudreault
D’ailleurs, tous ces visiteurs qui s’y massent quotidiennement pour s’y recueillir, pour y admirer l’architecture ou ses œuvres d’art, c’est eux, le plus beau joyau de Notre-Dame, selon lui. « C’est un lieu rassembleur qui est bien ancré dans l’histoire de Paris », ajoute-t-il.
Néanmoins, même si plusieurs œuvres ont pu être sauvées par les pompiers, Mgr Goudreault déplore que certaines d’entre elles n’aient pas survécu aux flammes. Il parle notamment de tous ces vitraux ou ces chemins de croix qui étaient non seulement porteurs d’histoire ou d’une valeur artistique inestimable, mais d’un aspect éducatif pour l’époque où ils ont été conçus. « Dans la foi catholique, il y avait beaucoup de l’histoire de Jésus ou de Marie qui étaient racontées à travers ces œuvres d’art, car souvent, les gens étaient analphabètes à cette époque », d’indiquer l’évêque.
Patrimoine vulnérable?
À l’échelle du Diocèse, l’incendie de Notre-Dame-de-Paris vient rappeler à Mgr Goudreault la fragilité de certains lieux de culte de notre région, comme les églises de L’Islet, Saint-Jean-Port-Joli et Saint-André, dont les charpentes sont en bois et dont la valeur patrimoniale est reconnue. « On n’est pas à l’abri de ça. Seulement à La Pocatière, on en est à la troisième cathédrale, car les deux premières ont été incendiées », poursuit-il.
Un devoir de protection s’impose donc, d’autant plus que ce type de construction, garant du savoir-faire de nos ancêtres, ne se referait probablement plus. « C’était une époque où on voulait construire ce qu’il y a de plus beau pour témoigner de notre foi. Aujourd’hui, ça serait différent. Tout serait plus modeste, plus humble, plus simple », de conclure Mgr Goudreault.