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De la culture à l’agriculture : le parcours « secret » de Diane Lavoie

Fidèle maraîchère présente au Marché public de la Grande-Anse de La Pocatière depuis le tout début ou responsable de La Pommetterie de Saint-Gabriel-Lalemant, Diane Lavoie est l’une ou l’autre pour les Kamouraskois, mais dans tous les cas, une agricultrice profondément passionnée. Arrivée dans la région il y a une dizaine d’années, cette Kamouraskoise d’adoption « cache » derrière elle un parcours impressionnant dans le domaine de la culture, dévoilé au grand jour en cette année du 50e anniversaire du Festival d’été de Québec.

Deux articles, un dans chacun des grands quotidiens de la région de Québec, auront suffi pour que le passé de Diane Lavoie ressurgisse dans sa contrée d’adoption. Son prénom et son nom de famille, tous les deux très communs, auraient pu être ceux de n’importe quelle femme, mais sa chevelure rousse frisée et son sourire authentique qu’on pouvait reconnaître sur la photo, eux, l’identifiaient aussi clairement qu’un test d’ADN.

Ce matin-là, le Kamouraska apprenait que Diane Lavoie était l’une des sept personnes qui ont fondé le Festival d’été de Québec il y a 50 ans. « J’avais 19 ans à l’époque. On était en 1968, le milieu culturel était en pleine effervescence et on voulait animer Québec durant l’été. On a eu l’idée de partir un festival multidisciplinaire », raconte-t-elle. On connaît la suite…

Mais là ne s’arrête pas le parcours de cette femme passionnée. Après le Festival d’été de Québec, Diane Lavoie a continué de rouler sa bosse dans le milieu culturel, à la recherche de nouveaux talents à faire découvrir au grand public. « Les dénicher, structurer la base et les programmer, c’était ma force », confie-t-elle.

Pause et renaissance

Passionnée de théâtre avec un penchant marqué pour le jeune public, Diane Lavoie s’est retrouvée de fil en aiguille à fonder le Théâtre jeunesse Les Gros Becs, en décembre 1987. Quelques années plus tard, elle sentira le besoin de prendre du recul. « Après sept ans de Gros Becs et des projets qui me gardaient active dans le milieu culturel depuis l’âge de 17 ans, j’avais besoin d’arrêter. »

C’est en discutant avec sa sœur, qui lui a rappelé son intérêt pour le domaine agricole, qu’elle a décidé de faire un baccalauréat en agronomie à l’Université Laval. « C’est la plus belle chose que j’ai faite de ma vie. Tu touches à tout là-dedans. J’étais clairement dans mon élément », s’exclame-t-elle.

C’est au moment de faire son stage qu’elle a abouti dans le doux pays, plus précisément à la Société des plantes de Kamouraska. « Le propriétaire, Patrice Fortier, m’avait demandé quelle était ma résistance au champ. Je lui ai répondu que je pouvais passer plusieurs jours consécutifs à ramasser des fraises de champs. C’est là qu’il m’a dit de venir le rejoindre. »

Suite à ce stage, Diane s’est installée avec sa sœur à Saint-Gabriel-Lalemant. Elle a commencé à jouer les maraîchères et à vendre le fruit de ses récoltes à Rivière-du-Loup, jusqu’à l’ouverture du Marché public de la Grande-Anse à La Pocatière, dans lequel elle s’implique depuis le tout début.

En parallèle, elle a été pendant un temps conseillère municipale à Saint-Gabriel, en plus d’être l’instigatrice du projet de Pommetterie dont elle est particulièrement fière. « On a neuf vergers qui comprennent de 12 à 200 pommetiers de cinq variétés différentes répartis dans tout le village. C’est unique », précise-t-elle.

Une vie de projets

Lorsqu’elle nous raconte son parcours, on ne peut s’empêcher d’être impressionné par les réalisations de Diane Lavoie et la multitude de projets auxquels elle a pris part, autant en culture qu’en agriculture. De son côté, elle préfère dire qu’elle a toujours été au bon endroit au bon moment. « Ce qui était une nécessité pour moi de faire quelque chose était une nécessité pour le milieu qu’il se passe quelque chose, que ça bouge », ajoute-t-elle.

Persuadée que dans la vie chaque individu a deux champs d’intérêt qu’il arrivera ou non à exploiter, elle se considère chanceuse d’avoir pu se réaliser dans les siens, qui pourtant peuvent sembler si loin l’un de l’autre. « Quand tu les as dans le cœur tous les deux et que tu ne changes pas de tempérament, il n’y a pas de raison que tu ne puisses pas arriver à passer de la culture à l’agriculture. »