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Décès de Carole Lévesque : Une vie au service des autres

Carole Lévesque, au centre, entourée du conseil d’administration de l’APHK. Photo : Marc Larouche

« Cette soirée, elle est à nos membres. Parce que dans le fond, on est là pour eux autres. » Ces mots, Carole Lévesque les a prononcés lors d’une entrevue accordée au Placoteux à l’occasion du 40e anniversaire de l’Association des personnes handicapées du Kamouraska Est (APHK) en octobre 2024. Ceux-ci résument avec simplicité la vision que portait celle qui a quitté ce monde le 16 avril dernier.

Directrice générale de l’APHK depuis la fin des années 1980, Carole Lévesque a vu défiler des générations de membres, de collègues, de familles. « On a vu passer beaucoup de gens à l’APHK. Plusieurs nous suivent toujours d’ailleurs », disait-elle avec une certaine émotion. Cette soirée d’anniversaire lui avait donné l’occasion de prendre du recul, de constater le chemin parcouru. « On a mis en place la résidence, on a une nouvelle bâtisse, on a nos locaux, on a développé des ateliers de travail… Quand on se met à prendre du recul, on voit qu’on a quand même accompli beaucoup de choses. »

Malgré cette liste impressionnante de réalisations, Carole Lévesque n’a jamais cherché à tirer la couverture à elle. Ce soir-là, elle insistait pour souligner le rôle des membres, qu’elle connaissait bien et qu’elle tenait à valoriser. « Ils méritent ça », affirmait-elle en parlant des certificats et des trophées qu’elle allait remettre en toute discrétion, chacun accompagné d’une petite phrase personnalisée. « Pour les remercier, les apprécier… une petite phrase aussi par rapport à qui ils sont, pour souligner qu’ils sont uniques. »

Attachement profond

Son attachement profond envers les 170 membres d’alors transparaissait dans chacun de ses propos. Il y avait des personnes handicapées et leurs proches, mais aussi des membres amis, issus de la communauté. Les actions de l’organisme, sous sa direction, se déployaient dans plusieurs sphères : activités sociales, développement de l’autonomie, aide à la défense des droits, et même la gestion d’une résidence de logements adaptés. « On a des activités, des loisirs, mais aussi des choses qui leur permettent de développer leur autonomie, des champs d’intérêt. Et on est là aussi quand ils ont besoin d’aide… Faut faire respecter leurs droits. »

Sur la question de l’évolution de la cause, elle gardait un regard réaliste, lucide. « Oui, ça a évolué. Mais c’est sûr qu’il y a toujours du travail à faire. Il ne faut jamais baisser les bras. Le nerf de la guerre, c’est l’argent. Tout coûte cher. L’accessibilité aussi, ce n’est pas bon marché. » Elle soulignait aussi l’importance de la sensibilisation, encore et toujours nécessaire.

Ce soir-là, tout le monde s’était mis beau et belle. « C’est une vraie soirée de gala », avait-elle dit en esquissant un large sourire de satisfaction qui fait désormais partie des souvenirs que tous garderont de cette femme exceptionnelle : humble, entière, proche des siens. Une femme qui a mis sa vie au service des autres sans jamais chercher la reconnaissance.