L’émotion était palpable pour Mgr Pierre Goudreault, évêque de La Pocatière, suite à l’annonce du décès du pape François. Celui qui l’avait nommé à la tête de son diocèse s’est éteint le lundi 21 avril à 7 h 35, heure de Rome, à la résidence Santa Marta au Vatican. Il avait 88 ans.
Le Saint-Siège a confirmé que le pontife a succombé à un accident vasculaire cérébral, suivi d’un coma, et d’une défaillance cardiaque irréversible. Sa mort survient un mois après une hospitalisation prolongée pour une double pneumonie. Malgré la maladie, l’évêque de Rome avait tenu à prononcer sa bénédiction urbi et orbi à Pâques, depuis un fauteuil roulant. Il venait par ailleurs de rencontrer, la veille de son décès, le vice-président des États-Unis J.D. Vance.
Une écoute bienveillante
Pour Mgr Goudreault, qui l’a rencontré à plusieurs occasions, le vicaire du Christ était bien plus qu’un chef spirituel. « J’ai eu l’occasion de le rencontrer à cinq reprises. La dernière fois, c’est au début décembre, quand je l’ai visité à titre de vice-président de la Conférence des évêques catholiques du Canada. J’ai eu le bonheur de passer une demi-heure avec lui, avec seulement son secrétaire. C’était très intime d’échanger avec lui sur la situation ici au Québec et au pays, concernant les défis de la mission. À chaque fois que je l’ai rencontré, j’étais toujours très touché par son accueil, mais aussi par son écoute bienveillante. Quand on rencontrait le pape François, c’était toujours un moment unique, comme si c’était seulement nous qui comptions à ses yeux à ce moment-là », dit-il au Placoteux.
François, premier pape originaire des Amériques (Argentine), premier jésuite ainsi que premier pape non européen depuis plus de 1200 ans, aura marqué l’Église par sa simplicité et sa proximité avec les plus vulnérables. « Je peux le décrire également, je dirais, comme un pasteur vraiment bienveillant. C’était un homme d’une foi profonde, avec aussi un grand souci pour les plus petits, les pauvres, et également les réfugiés. Il avait cela beaucoup à cœur ! C’est aussi un homme qui a promu abondamment la sauvegarde de la Terre, notre maison commune. Il était aussi très engagé pour que l’Église soit plus missionnaire, je dirais plus synodale, c’est-à-dire une manière d’être qui articule communion, mission et participation, donc une manière de vivre l’Église, de valoriser les différences, et de développer l’implication active de tous. », ajoute-t-il.
Mgr Goudreault souligne également la chaleur des échanges qu’il a eus avec le Saint-Père, surtout en espagnol, l’une des deux langues maternelles du pape. « C’est un homme qui était habité d’une joie profonde, avec beaucoup d’humour, et je pense que le trait qui le décrit bien, c’est sa proximité avec les gens de toutes catégories. Lors de mes visites, bien souvent, il savait me traduire beaucoup d’humour. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de lui parler en espagnol. Il l’appréciait toujours, parce que je le rejoignais un peu plus dans une de ses deux langues d’origine », conclut Mgr Goudreault.
Les funérailles du pape François ont eu lieu à Rome le 26 avril. Il a été inhumé à la basilique Sainte-Marie-Majeure, conformément à ses volontés. Un conclave se tiendra d’ici la mi-mai pour désigner son successeur.