Même si elles ont accueilli moins de nouveaux résidents en terme de nombre, toute proportion gardée, certaines communautés kamouraskoises comme Kamouraska, Mont-Carmel, Saint-André ou Saint-Germain sont plus attractives que La Pocatière ou Saint-Pascal, pourtant mieux pourvues en terme de services ou d’infrastructures municipales. Qu’est-ce qui se cache derrière l’attractivité de ces petites municipalités? Marie-Eve Arbour croit connaître la réponse.
Présidente et fondatrice de l’entreprise kamouraskoise Visages régionaux, Marie-Eve Arbour est spécialisée en marketing territorial et le développement des communautés. Informée des données du décret de population 2019, elle a trouvé très parlant l’augmentation de la population observée notamment à Kamouraska (+50), Mont-Carmel (+50), Saint-André (+36) et Saint-Germain (+22). Plus que des gains substantiels, il s’agit là d’un bon indicateur du dynamisme de ces communautés de moins de 1500 habitants. « On a qu’à regarder les projets originaux qu’on y développe, ce sont clairement des communautés qui regorgent d’entrepreneurs qui ont une vision et qui sont prêts à investir du temps au bénéfice de leur communauté. », mentionnait-elle.
Ce dynamisme, il agirait en quelque sorte comme « aimants à migrants » et serait un des leviers important de l’attraction municipale. « Les gens inspirants attirent d’autres gens inspirants. Je sais que certaines personnes ont choisi de s’établir à Saint-Germain parce qu’ils savaient qu’il y avait là des gens dynamiques avec qui ils auraient des atomes crochus », ajoutait-elle.
Ainsi, additionner des projets communautaires aussi mobilisants que l’aménagement d’un gym d’escalade intérieur dans une église, la création d’un espace de coworking dans une ancienne caisse populaire ou la réouverture d’un dépanneur sous forme de coopérative contribueraient à stimuler l’attractivité d’une municipalité. « Souvent, les municipalités vont travailler beaucoup les communications et leur image visuelle, mais ce n’est pas suffisant. Il faut aussi travailler de front la mobilisation citoyenne, la culture du leadership et le développement du milieu. Je comparerais ça à un magasin. Vous pouvez avoir la plus belle vitrine en ville, mais si vous avez rien d’intéressant à l’intérieur, vous ne retiendrez aucun client », de résumer Marie-Eve Arbour.