Défi de visibilité pour la Salle d’exposition de La Pocatière

Vernissage de l’exposition d’Audrey Mainguy le 10 novembre dernier. Photo : Courtoisie Audrey Mainguy, photographe.

Près d’une centaine d’artistes y ont exposé leurs oeuvres depuis son ouverture. 12 ans et un court déménagement plus tard, la Salle d’exposition de La Pocatière est en quête d’une plus grande visibilité pour ses artistes, un défi de taille en période pandémique.

Aujourd’hui intégrée à l’intérieur de la bibliothèque La Mosaïque, la Salle d’exposition de La Pocatière donne l’impression qu’elle a toujours fait partie du décor. Ses débuts modestes qui remontent à 2010 rappellent cependant que rien n’était acquis pour les bénévoles qui s’étaient lancés corps et âme dans ce projet.

Impliquée depuis le début au sein du petit comité qui pilote la tenue des expositions, Hélène Desjardins se souvient qu’il avait fallu faire preuve de détermination pour convaincre la Ville de La Pocatière de les appuyer financièrement. Aidée d’autres bénévoles, elle avait plaidé leur cause auprès de l’ancien maire Sylvain Hudon, à l’époque élu depuis quelques mois à peine.

« La salle était sous-utilisée, car il n’y avait pas de surveillant. Les artistes devaient être présents en permanence pour s’assurer que leurs œuvres ne seraient pas volées, abîmées ou vandalisées. Les artistes de l’extérieur de la région étaient peu intéressés à venir exposer dans ces conditions », résume-t-elle.

L’embauche de ce surveillant financé par la Ville est ce qui a véritablement donné le coup d’envoi à l’utilisation continue de la salle d’exposition. Depuis, Hélène Desjardins, Myriam Toussaint, Manuelle Mainguy et anciennement Danyelle Morin,  composent le comité de bénévoles qui s’occupent de la sélection des exposants, de l’organisation des vernissages et de la promotion de la Salle. L’objectif demeure toujours le même : faire découvrir les différentes formes d’arts visuels de partout au Québec.

« On a différents critères de sélection qui nous guident dans le choix des artistes que nous allons programmer. À dossier égal, on va toujours favoriser un artiste de la région, mais c’est sûr qu’on cherche aussi à diversifier les médiums, surtout en peinture », poursuit Hélène Desjardins.

Artistes-peintres et parfois même sculpteurs ont donc exposé au fil des années, au nombre de sept à huit par an. Cet engouement palpable se traduit par l’envoi d’environ 20 à 25 dossiers d’artistes par année, de partout au Québec, lors de l’appel annuel du comité. Audrey Mainguy, photographe de Saint-André-de-Kamouraska, expose depuis le 10 novembre dernier.

Visibilité

Depuis les rénovations apportées à la bibliothèque, la salle d’exposition a quitté le local voisin et fermé pour intégrer La Mosaïque. Ce déménagement a permis de libérer le budget jadis dévolu à un surveillant aux déplacements des artistes. Le comité fait actuellement des représentations pour obtenir un montant supplémentaire auprès de la Ville de La Pocatière qui serait versé à titre de cachet.

« Ça se voit dans d’autres salles d’exposition, entre autres à Rivière-du-Loup. Nous avons perdu un artiste à notre programmation à cause de cela, car là-bas on lui offrait un cachet pour qu’il expose », raconte Hélène Desjardins.

La visibilité des expositions est aussi un autre enjeu qui préoccupe le comité. S’il est évident que les expositions sont plus vues depuis qu’elles se tiennent dans la bibliothèque, la participation aux vernissages est souvent anémique et questionne sur leur portée réelle. La pandémie semble aussi avoir fait peur aux habitués plus âgés qui semblent aujourd’hui plus réticents à s’y rendre, dit-on.

Hélène Desjardins mentionne avoir discuté de cet élément avec le nouveau maire Vincent Bérubé. Selon elle, un lieu complémentaire et plus passant dans la ville où certaines des œuvres des artistes invités pourraient être aperçues pourrait agir comme aide-mémoire et rappeler la tenue d’un vernissage ou d’une exposition à La Mosaïque. « Du sang neuf sur le comité avec des idées nouvelles ne serait pas de refus non plus », conclut-elle.