Si le vert est la couleur de l’espoir, les bénévoles et employés des Jardins du Clocher ont certainement les yeux tournés vers les micropousses qui germent dans la sacristie de l’église de Saint-Pacôme. Près d’un an après avoir proposé ses premiers légumes pour la vente, l’OBNL attend toujours la livraison de la « tour promise », celle qui lui permettra d’augmenter sa production d’un cran.
Les Jardins du Clocher célébraient il y a un an la Fête de la première récolte. Bien des moissons se sont succédé depuis, mais pas de la façon dont s’attendait l’OBNL. « On produit de façon artisanale ; on n’a pas de tour (de production). On a des plateaux sous des lumières dans des étagères. C’est le même style qu’une tour, mais ce n’est pas une tour », reconnaît Lise Michaud, présidente des Jardins du Clocher.
Depuis les premiers balbutiements du projet, qui remontent à aussi loin que 2018, les Jardins du Clocher prévoient faire pousser légumes et micropousses dans une tour de production en milieu fermé, technologie développée par l’entreprise Inno-3B de Saint-Pacôme. Pandémie et difficultés d’approvisionnement ont d’abord retardé la livraison de ladite tour, au point où une ancienne tour de démonstration d’Inno-3B a finalement été installée afin de permettre le démarrage de la production l’an dernier. Des problèmes survenus dès les premières cultures ont toutefois obligé les Jardins du Clocher à se tourner vers la solution qui perdure depuis.
« Après le montage, des difficultés sont apparues, entre autres au chapitre de l’arrosage. Le résultat escompté n’était pas au rendez-vous, nos employés ne pouvaient rien faire avec ça, et comme c’était trop dispendieux pour Inno-3B de réparer la tour, on s’est tourné vers la production artisanale que nous avons actuellement », poursuit la présidente.
L’OBNL n’a pas changé ses plans pour autant, et devrait pouvoir réorienter sa production dans la « vraie tour » d’Inno-3B d’ici un mois. Le président-directeur général de l’entreprise Martin Brault explique aujourd’hui ces délais dans la livraison de la tour par une question de financement.
« Au départ, les Jardins du Clocher devaient assumer seuls les coûts de la tour, plus de 1 M$. Comme l’OBNL n’était pas en mesure de faire un investissement pareil et que leur projet nous tient à cœur, on a décidé de payer de notre poche. Pour respecter notre engagement moral, il fallait simplement générer suffisamment de profits avec différents contrats pour être en mesure de justifier un investissement aussi important, mais qui en fin de compte n’allait rien nous rapporter », explique-t-il.
Espoir
Dès la mise en opération de la nouvelle tour, Lise Michaud estime que les Jardins du Clocher pourront tripler leur production et développer de nouveaux points de vente à l’extérieur du Kamouraska. Jusqu’à présent, la production de l’OBNL est orientée principalement vers des micropousses et des laitues vendues sur place ou à différentes adresses entre Saint-Jean-Port-Joli et Saint-André-de-Kamouraska.
D’autres facettes du projet des Jardins du Clocher devraient aussi voir le jour au courant de la prochaine année, comme la cuisine collective et le café communautaire. Déjà, les quelques travaux effectués par l’OBNL au sein de l’église ont permis la tenue d’un marché où est vendu le fruit de la production dans la sacristie, le retour de la pratique du culte depuis un an, et des bureaux de la Fabrique en août dernier.
Un nouveau directeur général doit aussi être embauché à court terme, rôle actuellement assumé par la présidente. « C’est un démarrage plus difficile que ce qu’on appréhendait. Je dirais même que c’est pénible par moment. Je suis sur le projet depuis le début, il y a presque cinq ans. Parfois, il faut être patient quand on veut aboutir à quelque chose, c’est notre cas. On avance une graine à la fois. »