La démolition de la Villa Saint-Jean est débutée

La démolition de la Villa Saint-Jean a débuté récemment à La Pocatière. Le bâtiment voisin de l’hôpital Notre-Dame-de-Fatima doit faire place à une nouvelle résidence pour retraités du Groupe Résidences des Bâtisseurs.

Selon le conseiller en communication du Groupe, Sylvain Dionne, le calendrier préliminaire des travaux de construction du nouveau bâtiment est toujours en élaboration. « On prévoit, si les conditions sont favorables, commencer la construction à la fin du printemps ou au début de l’été pour une ouverture souhaitée au cours de l’automne 2020 », écrivait-il. L’échéancier définitif doit être annoncé sous peu.

Pour le moment, on ignore toujours à quoi ressemblera le futur bâtiment, combien d’unités d’habitation seront proposées ou quels services distinctifs seront offerts aux résidents. « Il reste encore des étapes de planification et de préparation à finaliser avant de divulguer publiquement, évidemment pour ne pas créer d’attentes démesurées », d’ajouter Sylvain Dionne.

« On prévoit, si les conditions sont favorables, commencer la construction à la fin du printemps ou au début de l’été pour une ouverture souhaitée au cours de l’automne 2020. » – Sylvain Dionne

Vente interminable

Construite dans les années 50, la Villa Saint-Jean a été mise en vente en 2009 par le Diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière parce qu’elle ne répondait plus à sa mission de départ qui était d’accueillir des prêtres âgés ou convalescents qui avaient œuvré sur le territoire diocésain.

Le bâtiment entraînait également des déficits annuels importants pour le Diocèse. En 2014, le précédent évêque, Mgr Yvon Joseph Moreau, précisait que le coût récurrent d’entretien et de maintien du bâtiment s’élevait à plus de 30 000 $ par année.

Devant la difficulté de trouver un acheteur pour l’édifice, le Diocèse avait d’ailleurs cessé de chauffer la Villa à l’hiver 2015, ce qui avait accéléré sa détérioration. Déjà à l’été 2016, l’économe diocésain, Yvan Thériault, mentionnait que le Diocèse lui-même jonglait avec l’idée de la démolir en raison des nombreuses difficultés à trouver un acheteur. En vente au coût de 250 000 $ à cette époque, la Villa Saint-Jean et son terrain étaient pourtant évalués à plus de 1,2 M$.

Opposition à la démolition

Après avoir appris par le biais de notre média en février 2018 que le bâtiment était sur le point d’être vendu et démoli, l’organisme privé Action Patrimoine qui œuvre à protéger et mettre en valeur le patrimoine bâti et les paysages culturels du Québec avaient décidé d’interpeller la Ville de La Pocatière. Il lui avait alors demandé de considérer la valeur patrimoniale de la Villa Saint-Jean, construite par des architectes primés, et de revoir son règlement régissant la démolition d’immeubles construits avant 1951 sur son territoire pour y inclure ceux de la période moderne, qui au Québec s’étale de 1945 à 1975.

Le directeur des Services techniques à la Ville de La Pocatière, Jacques Desjardins, avait alors mentionné « qu’étendre le règlement sur une plus longue période de temps (impliquerait) de protéger d’autres bâtiments qui n’ont pas nécessairement de valeurs patrimoniales, car le règlement ne touche pas de bâtiments précis. »

Devant la demande d’Action Patrimoine, l’économe diocésain, lui, était catégorique et déclarait : « Pour nous, une bâtisse qui date de 1956, ça ne fait pas partie du patrimoine, même si elle a été construite par des architectes célèbres. »

L’annonce de l’acquisition du terrain et du bâtiment de la Villa Saint-Jean par le Groupe Résidence des Bâtisseurs a ensuite été rendue publique quelques mois plus tard, en octobre 2018.