Denis Bastille aurait pu rester chez lui en sécurité, regarder la pandémie de COVID-19 passer. L’enseignant en adaptation scolaire de l’école polyvalente La Pocatière a plutôt choisi de répondre à l’appel du premier ministre François Legault et de renouer, le temps de la crise, avec son ancienne profession : préposé aux bénéficiaires.
Il venait de terminer sa première journée d’orientation, le 23 mars, lorsqu’on lui a parlé. Il faut dire que la dernière fois que l’enseignant a foulé le sol d’un CHSLD comme préposé aux bénéficiaires, c’était en 2002. « Thérèse-Martin était encore ouvert à Rivière-Ouelle », a-t-il confié. Aussi bien dire, une éternité.
« J’ai deux journées de formation de prévues et dès la fin de la semaine, je devrais être seul. La journée d’orientation m’a permis de revisiter les installations et de faire connaissance avec les bénéficiaires », résume-t-il.
Denis Bastille doit travailler principalement au Centre d’hébergement Villa Maria à Saint-Alexandre et au Centre d’hébergement d’Anjou de Saint-Pacôme ces prochaines semaines. Il n’est pas exclu qu’il soit aussi appelé à travailler à l’hôpital Notre-Dame-de-Fatima de La Pocatière.
« J’avais le goût d’aider et je peux faire ma part de ce côté-là. Tant qu’à rester chez moi entre quatre murs à ne rien faire, je me suis dit qu’il valait mieux être utile en prêtant main-forte au système de santé », ajoute celui qui s’est dit très heureux de retrouver ses anciens souliers.
En tout, Denis Bastille a donc été pas plus d’une semaine sans travailler, le temps d’envoyer son curriculum vitae au gouvernement le mercredi 18 mars et d’être aussitôt rappelé le lendemain par le CISSS du Bas-Saint-Laurent. Il faut dire que le synchronisme ne pouvait être mieux. À ce moment, l’appel du gouvernement aux anciens professionnels de la santé était toujours frais. En plus, au Kamouraska, Denis Bastille mentionne que deux préposées enceintes venaient tout juste d’être placées en congé préventif à cause du coronavirus. Il compte maintenant poursuivre ainsi jusqu’à ce que l’année scolaire reprenne.
« Ce n’est pas une réorientation de carrière, c’est temporaire, le temps de la crise. Je ne sais pas si ça fera une grande différence, mais je crois que c’est une belle façon d’aider en retour », conclut-il.