30 ans déjà que Raymond Frève a acheté la terre de son voisin pour y faire une plantation de sapins sur le 5e Rang Ouest à Saint-Joseph-de-Kamouraska. Depuis 12 ans, à l’aube des fêtes, les amoureux d’arbres naturels viennent de partout dans la région pour y choisir leur sapin en famille, dans la plus pure tradition d’autrefois. Mais ce que plusieurs ignorent, c’est que cette année, était possiblement leur dernière fois.
Raymond Frève a vendu sa coupe de sapins. L’acheteur n’est nul autre que Régis Harton de la Sapinière Régis Harton de Saint-Épiphane, dans la région de Rivière-du-Loup. Stable depuis plus d’une dizaine d’années, le marché des arbres de Noël naturels est en pleine effervescence depuis l’an dernier. « Les gros états producteurs comme l’Oregon et le Colorado, aux États-Unis, se sont recyclés dans la marijuana. Au Canada, le gel tardif qui est survenu en Nouvelle-Écosse fait que la cueillette de leurs arbres est retardée d’un an ou deux. Bref, cette année la demande est beaucoup plus forte que l’offre », de résumer Raymond Frève.
La preuve, des gens aussi loin que Sherbrooke l’ont contacté cette année pour acheter toute sa production. Il a plutôt préféré vendre à quelqu’un de la région. « L’opportunité était là et j’avais le goût de passer à autre chose. Entretenir une sapinière, c’est très exigeant », de raconter Raymond Frève.
Travail de moine
En effet, pour stimuler la pousse des branches, Raymond Frève précise qu’un sapin doit être taillé régulièrement dès qu’il atteint une hauteur de 3 pieds. Pour réaliser ce travail fort demandant sur les 12 000 à 15 000 sapins que comprenait sa plantation, il était seul, la plupart du temps. « Il faut que tu fasses ça au mois d’août, à la grosse chaleur et ce n’est pas facile de trouver des employés pour un aussi court laps de temps », ajoute-t-il.
« C’était important pour moi que ça se fasse dans la plus pure tradition. Je proposais un traîneau et un sciotte aux clients et ils partaient avec ça dans la plantation chercher leur sapin. » – Raymond Frève
En plus de cet entretien régulier, Raymond Frève replantait également 2000 sapins par année. Sans parler qu’il avait cessé l’utilisation de produits chimiques sur sa plantation depuis 2013 pour passer en mode « 100 % naturel », entraînant plus de manipulation, selon lui.
Autocueillette
Depuis une douzaine d’années, la sapinière de Raymond Frève était reconnue dans tout le Kamouraska comme étant la seule où il était possible de faire l’autocueillette de son sapin à l’aube du temps des fêtes. « C’est ce dont je vais le plus m’ennuyer avec la vente aux commerçants de la région. C’était important pour moi que ça se fasse dans la plus pure tradition. Je proposais un traîneau et un sciotte aux clients et ils partaient avec ça dans la plantation chercher leur sapin », résume-t-il.
Si Régis Harton doit continuer d’alimenter le marché local en arbres de Noël, l’autocueillette, elle, doit se terminer cette année, d’indiquer Raymond Frèvre. Précisions que M. Harton propose également l’autocueillette à sa sapinière de Saint-Épiphane. Néanmoins, comme Noël n’est toujours pas passé, il est possible de vivre l’expérience une dernière fois à Saint-Joseph jusqu’au 23 décembre.