Des entreprises craignent les effets pervers des prestations d’urgence

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Des entreprises du territoire déplorent que le recrutement d’étudiants soit difficile et que certains employés ne veuillent pas revenir travailler, ou du moins, seulement à temps partiel, dans les deux cas en raison des prestations (PCU et PCUE) qui seraient trop généreuses.

Les entreprises en agriculture et transformation alimentaire n’ont recruté que 50 % de leur main-d’œuvre étudiante, a pu constater Nancy Dubé, directrice générale de la Chambre de commerce de Kamouraska-L’Islet.

C’est très inhabituel pour la période, surtout que le taux de chômage au Québec est de 17 %. Il faut dire qu’un étudiant peut travailler 19 heures par semaine au salaire minimum et empocher 1250 $ par mois en prestations d’urgence en plus. Rien pour donner le goût de travailler à temps plein.

« Au départ, quand on était en crise, c’était normal d’avoir des mesures comme cela. Mais là, ce qu’on souhaite c’est que ce soit resserré, un peu comme l’assurance-emploi. L’assurance-emploi, tu n’es pas là-dessus à vie. Les entreprises ont besoin de ces jeunes-là. Il ne faut pas que ça nuise à relance des entreprises. En plus d’avoir à gérer la crise, elles vont avoir des problèmes de main-d’œuvre », estime Nancy Dubé.

La prestation pour le reste des travailleurs nuirait aussi à la relance. La chambre de commerce souhaiterait que l’aide, qui n’est pas remise en question dans certains cas, soit adaptée au fait que les entreprises peuvent maintenant rouvrir.

« J’ai eu des confidences d’entrepreneurs qui se demandaient si c’était légal qu’un employé ne veut pas rentrer à temps plein, parce qu’il veut avoir la PCU (NDLR : est admissible à la PCU quiconque n’a pas gagné plus de 1000 $ de revenus sur quatre semaines). Ce bout-là, je ne le sais pas, mais ils ont vraiment des craintes par rapport à cela. Mais ils ont besoin de monde, ce n’est vraiment pas facile pour les entrepreneurs en ce moment », déplore Nancy Dubé.

Pour le moment, on évalue qu’un grand nombre d’employés n’ont simplement aucun avantage à reprendre le travail à temps plein, d’autant plus que la période estivale approche. Les programmes de soutien ont été élaborés pour aider les employés mis à pied (2000 $ par mois), pas pour devenir un frein au travail, estime-t-on.

Les chambres de commerce du Québec pressent donc le gouvernement fédéral à revoir les critères d’admissibilité surtout dans l’optique où on se dirige vers un déficit historique.