Des finissantes en zoothérapie en action à l’aéroport

Amélie Martin accompagnée des chiens et de ses étudiantes-stagiaires. Photo : Maxime Paradis.

Les finissants de l’Attestation d’études collégiales (AEC) en Stratégies d’intervention en zoothérapie du Cégep de La Pocatière viennent se faire proposer un milieu de stage peu commun. Au cours des huit prochaines semaines, elles seront amenées à intervenir avec leurs chiens auprès des passagers en transit au terminal de l’aéroport Jean-Lesage (YQB) à Québec.

Jamais un stage de ce type n’avait encore été proposé aux étudiants de l’AEC offerte par Extra Formation continue depuis 2006, de mentionner la directrice générale du Cégep de La Pocatière, Mme Marie-Claude Deschênes.

« Habituellement, nos étudiants en zoothérapie sont plutôt placés dans des contextes hospitaliers ou scolaires. Des lieux ciblés où on a déjà une bonne idée de la problématique et de la conversation à engager avec la personne. Ici, c’est carrément aléatoire et ça demande quand même beaucoup d’ouverture d’esprit de la part de l’Aéroport d’ouvrir leurs portes à des étudiants en stage comme ça », a-t-elle déclaré.

À l’aéroport, les employés ont l’habitude depuis longtemps de conjuguer avec des passagers qui sont frappés par la peur de l’avion dans les heures qui précédent leur embarquement. Une fois au terminal, ceux-ci peuvent ressentir des palpitations cardiaques, des sudations extrêmes ou même de l’irritabilité.

Dans d’autres aéroports à travers le monde, de la zoothérapie, offerte la plupart du temps par des bénévoles, s’est imposée au cours des dernières années comme une façon d’apaiser cet état de stress ressenti par les passagers à l’approche de leur vol. À l’aéroport Jean-Lesage, c’est à des professionnels du domaine qu’on a plutôt décidé de faire appel. Le lien avec le Cégep de La Pocatière s’est donc fait tout naturellement.

« La présence de zoothérapeutes professionnels représente une valeur ajoutée pour notre aéroport qui cherche toujours à être plus attrayant afin de stimuler sa croissance », a mentionné en point de presse Marc-André Bédard, vice-président exploitation à l’aéroport de Québec.

Signe que les deux organisations prennent ce projet-pilote très au sérieux, tout a été réfléchi afin d’encadrer au maximum les stagiaires qui seront toujours accompagnés de leur enseignante Amélie Martin et qui interviendront à raison d’une journée par semaine lors des heures de forte fréquentation à l’aéroport de Québec. Quant aux chiens, ils n’excéderont jamais plus de deux heures de travail et deux zones de repos en retrait ont été aménagées spécialement pour eux.

« C’est hyper exigeant comme type de travail pour un chien. Le respect de ses capacités a toujours été au cœur de nos préoccupations lorsque nous avons monté le projet-pilote », précise Amélie Martin.

Première journée

Une première journée d’intervention a eu lieu le jeudi 6 février pour l’enseignante, trois de ses étudiantes et deux chiens. L’escouade canine n’a pas manqué de faire tourner les têtes de passagers curieux qui n’ont pas hésité à l’approcher. Celle-ci s’est d’ailleurs montrée fort réceptive et était facilement reconnaissable avec son foulard aéroportuaire bleu qui la distinguait des chiens pisteurs de l’aéroport.

« C’est un milieu complexe pour l’intervenant. Des gens peuvent arriver de partout. Mais c’est un beau défi à la fois qui demande beaucoup de contrôle et de constance pour les stagiaires. L’intervention ne se résume pas seulement à un contact physique entre le chien et la personne. Il y a aussi tout un contexte comportemental de la part de l’animal que l’intervenant se doit de verbaliser pour rassurer et mettre la personne en confiance », explique l’enseignante.

Un défi de taille qui stimule au plus haut point Geneviève Vermette, stagiaire-finissante, qui compte bien intégrer la zoothérapie dans sa classe de 5eannée où elle enseigne à Saint-Raymond-de-Portneuf.

« Ce stage-là est une véritable surprise. Même dans nos rêves les plus fous on n’aurait pas cru ça possible. C’est sûr que ça comporte un défi de rapidité d’intervention qu’on n’a pas nécessairement en environnement clos et contrôlé, mais ça demeure un très bon endroit où appliquer tout ce qu’on apprit de façon concrète », exprime-t-elle.

Une évaluation complète de ce projet-pilote doit être réalisée une fois le stage terminé. Déjà, autant auprès du Cégep de La Pocatière que de l’aéroport de Québec, on n’a pas manqué souhaiter que cette initiative se poursuive dans le futur.