Des médecins veulent ravoir un gestionnaire par hôpital

Marie-Eve O. Fromentin. Photo : Maxime Paradis.

Des centaines de médecins du Québec, dont plusieurs de la région, ont signé une pétition demandant le retour à une certaine gouvernance locale. Ils estiment que la centralisation a eu des impacts négatifs sur les services.

La docteure Marie-Eve O. Fromentin à La Pocatière, impliquée dans le comité citoyens Mes soins restent ici, fait partie des signataires. Elle dit avoir constaté que depuis la centralisation à Rimouski, la prise de décisions a été ralentie.

« C’est tellement lourd, tout doit passer par Rimouski. Avant que les consignes redescendent dans nos milieux à nous et soient adaptées pour être applicables, eh bien il y a la décision ministérielle et deux semaines plus tard, on voit comment l’appliquer sur le terrain », confie-t-elle.

Après cinq ans d’efforts pour faire fonctionner la fusion, les médecins signataires disent constater que cette centralisation s’est faite au détriment de la qualité des soins offerts à la population.

« Malgré les efforts des nouveaux administrateurs des CI(U)SSS, il est devenu clair que la tâche d’administrer ces mégastructures de façon centralisée, est simplement trop importante pour être réalisée adéquatement », peut-on lire dans la pétition.

Les médecins ne demandent pas une nouvelle réforme complète. La solution passerait entre autres par un gestionnaire par hôpital.

« D’avoir un gestionnaire sur place dans chacun des hôpitaux du Bas-Saint-Laurent, ce serait très aidant. Même s’ils sont chapeautés par un CA plus régional, si au moins localement il pouvait y avoir des gestionnaires imputables, on serait gagnant », dit la Dre Fromentin.

Conseil local

Aussi, les médecins travaillent à recréer une instance locale du Conseil des médecins, pharmaciens et dentistes, soit un groupe de discussion réunissant ces professionnels pour chaque hôpital et non un seul pour tout le CISSS du Bas-Saint-Laurent.

« Ça faisait des réunions à 500 personnes qui étaient hautement inefficaces par rapport à ce qu’on avait avant, où chaque ressource locale pouvait faire sa rencontre et régler ses problématiques directement liées à l’hôpital en question », d’ajouter Mme Fromentin. En termes clairs, le Regroupement québécois de médecins pour une décentralisation du système de santé réclame un directeur général adjoint et un directeur des services professionnels pour chacun des centres hospitaliers de soins aigus, ainsi que la réinstauration d’un Conseil de médecins dentistes et pharmaciens local, ainsi que des chefs de départements locaux, et de leur redonner pleine autorité sur l’administration locale. « Cette action corrigera une problématique importante déplorée depuis longtemps qui porte une atteinte sérieuse à la qualité et l’accessibilité des soins et assurera la pérennité des installations de santé du Québec », conclut-on.