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Des milliards de dollars au nom du bien-être collectif… vraiment?

Photo : CHUTTERSNAP (Unsplash.com)

L’actualité médiatique, à propos de nos dirigeants qui disent vouloir engendrer de la croissance économique prétendument verte, soulève de grands doutes quant à la sincérité et à l’efficacité des solutions proposées. Ces solutions sont basées uniquement sur des intérêts corporatifs, trop souvent au profit de multinationales qui ne sont même pas d’ici, et qui s’installent au cœur de milieux fragiles.

Les infrastructures requises sont souvent payées par nos gouvernements. Des milliards de dollars au nom du bien-être collectif… vraiment? Il est grand temps de faire la lumière sur toutes les possibilités de notre autonomie énergétique. Maître chez nous, oui, c’est possible!

Imaginez si l’argent utilisé — soit les milliards de dollars investis en exploration minière, en extraction, en transformation des matières premières, en transport, en construction d’infrastructures gigantesques et en redistribution — était réinvesti dans nos poches. Des pistes de solution existent pour une énergie plus verte : des panneaux solaires et des petites éoliennes, ou encore l’utilisation maximisée de l’hydrogène qui ne cesse de s’améliorer, autant par sa production que son application, et j’en passe.

Une bonne partie devrait être subventionnée par l’État qui gagnerait certainement au change, n’ayant pas à dépenser des milliards pour des mégaprojets, avec tous les impacts encourus. Ici, c’est le gars qui a réparé vos lignes de distribution pendant 30 ans comme monteur de ligne pour Hydro-Québec qui parle, et qui rêve de soulager directement la future demande en électricité, en plus d’alléger son impact environnemental, ne serait-ce que pour l’éclairage de nos maisons à la grandeur du Québec, ce qui représenterait une économie d’énergie gigantesque pour Hydro.

Malheureusement, la stratégie de nos dirigeants est de parler d’une pénurie inévitable pour justifier leurs grands projets. Il n’en coûterait pas tant pour rendre les résidences plus indépendantes et plus efficaces énergétiquement. Un investissement réel et tangible, digne du futur et des aléas météorologiques qu’on prévoit, dus aux changements climatiques. Mais la philosophie de ceux qui tirent les ficelles veut toujours nous rendre vulnérables et dépendants d’un service.

Les autres solutions comme l’éolien, les panneaux solaires, la géothermie sont efficaces si nous gérons le tout nous-mêmes, sans dépendre des entreprises qui voudront nous en distribuer, car le but, c’est l’autonomie. Mais attention, les coûts inhérents sont assez dispendieux et ne sont pas éternels, car nous aurons besoin de batteries et d’autres composantes qui un jour ou l’autre finiront à la casse.

Présentement, il y a des clients d’Hydro qui sont presque indépendants, sans pour autant se départir de leurs raccordements au réseau comme énergie d’appoint. Pour un investissement moyen de 20 000 $, à nous de faire le calcul à savoir si cela est rentable à long terme.

D’autres solutions

L’idée principale est de créer notre indépendance énergétique avec ce qui est disponible dans notre environnement direct, comme à la maison. La biométhanisation de tous nos déchets, sans oublier le digestat à la fin du cycle, qui peut finir dans nos jardins et nos champs comme engrais. Intéressant, mais vous me direz qu’il y a des usines maintenant. Oui effectivement, tout est encore ficelé par nos soi-disant prophètes de l’avenir qui demeurent toujours dans le même modèle — c’est-à-dire de faire tourner la roue de tous les intervenants qui sont actuellement ralentis par toute sa complexité —, qui n’est pas rentable à l’heure actuelle : cueillettes, transformation, dépassements de coûts, gestion lourde et coûteuse, etc.

Pour faire du biogaz, on a besoin de matières organiques disponibles chez chacun. Il suffirait qu’un fabricant développe un méthaniseur sécuritaire, facile à utiliser, et avec lequel nous pourrions nous chauffer ou tout simplement faire cuire nos aliments. Pour ceux qui sont un peu plus ruraux, nos voisins agriculteurs sont d’excellents producteurs de biomasse locale. On parle ici d’économie circulaire qui est une bonne chose pour tous les humains, la planète incluse. On parle ici de sources d’énergie renouvelable pour produire de l’énergie sous plusieurs formes, et qui par exemple pourrait servir de carburant dans les tracteurs de ferme. Selon certains experts, les GES émis auraient moins d’impact par rapport aux méthodes conventionnelles. Voilà une solution qui aiderait nos agriculteurs!

Automobiles électriques : de grands questionnements?

La belle affaire pour les promoteurs du capitalisme sauvage, axé uniquement sur l’économie linéaire : extraire, produire, consommer et jeter. L’automobile électrique a un impact environnemental deux fois plus grand qu’auparavant, nous devrions donc nous questionner… Il suffit de regarder les difficultés engendrées par l’hiver, dont la recharge plus fréquente qui exige du temps supplémentaire dans nos déplacements. Est-ce qu’une borne sera disponible à notre arrivée? Est- ce que le nombre de bornes sera suffisant dans le futur, si nous sommes toujours avec cette même technologie? Combien coûtera le remplacement de la batterie en cas de défectuosité? Imaginez maintenant un verglas comme en 1998…

Les batteries lithium-ion ont un grand impact écologique qui domine encore la technologie d’aujourd’hui, et qui est déjà en train de devenir obsolète, en faisant abstraction des nouvelles découvertes qui évoluent assez rapidement. Est-ce qu’une usine comme Northvolt sera encore pertinente dans 10 ans, et sera-t-elle encore rentable?  Prenons un temps pour questionner les experts qui possèdent la connaissance, et qui ont une conscience plus large que le profit, mais qu’on n’entend pas assez. Les lobbyistes miniers jubilent, et nos Fitzgibbon se réjouissent : think big! Eux, on les entend…

Malheureusement, ceux qu’on entend sont trop souvent employés par les mêmes faiseurs d’images. Ils se servent de leur notoriété, de belles pubs payées à même nos taxes pour faire la promotion de leurs solutions énergétiques du futur. Il est grand temps que les talents de nos génies soient mis de l’avant pour le bénéfice des humains, plutôt que celui de ceux qui nous proposent des solutions insidieuses. Quel beau monde d’illusions! Souhaitons que nos penseurs et dirigeants soient plus honnêtes que présentement. Pour que cela se réalise, il faut que nos médias, ainsi que la population, en fassent un sujet prioritaire.

Sylvain Fréchette, Saint-André-de-Kamouraska