Opposition au changement de nom du Centre d’hébergement D’Anjou

SAINT-PACÔME — La décision du Centre intégré de santé et services sociaux du Bas-Saint-Laurent de remplacer le nom du Centre d’hébergement D’Anjou de Saint-Pacôme par celui de Centre d’hébergement de Saint-Pacôme ne passe pas comme un couteau dans le beurre mou. La municipalité a adopté une résolution pour conserver sa dénomination afin de « s’assurer que l’œuvre plus que cinquantenaire de Mme Rachel D’Anjou-Coulombe, infirmière, ne passe pas sous silence au fil du temps. »

La municipalité et la famille de Mme D’Anjou ont appris par les médias la volonté du CISSS de modifier le nom. Sur son site web, ce dernier explique sa décision par une volonté d’assurer une certaine uniformité dans la dénomination de ses établissements afin « qu’elle reflète bien la nature de leur mission et de leurs activités ».

Une vingtaine d’autres établissements sont aussi touchés sur les territoires de Rivière-du-Loup, Les Basques, Rimouski-Neigette, La Mitis, La Matanie et La Matapédia. Le CLSC Les Aboiteaux (point de service de Saint-Pascal) devient le CLSC de Saint-Pascal.

« Rachel D’Anjou-Coulombe a porté sur ses épaules un projet novateur et d’envergure pour l’époque. On parle ici des années 1960. Sa contribution est considérable pour la municipalité de Saint-Pacôme, autant au niveau économique que social », soutient la mairesse, Mme Nathalie Lévesque.

« Il s’agit du respect de l’histoire de notre municipalité et des femmes pionnières du Québec en plus d’une reconnaissance envers Mme D’Anjou-Coulombe. Il faut garder le nom de l’établissement tel quel, puisqu’il fait déjà partie intégrante du patrimoine de Saint-Pacôme et j’irais même jusqu’à dire de tout le Kamouraska », a poursuivi Mme Lévesque.

De son côté, Mme Marilyne Coulombe, fille de Rachel D’Anjou-Coulombe, également infirmière de carrière et nouvellement retraitée, a été prise par surprise de la décision du CISSS du Bas-Saint-Laurent : « Décidément, la déshumanisation des services publics oublie de respecter un équilibre entre le contact humain et les procédures ». Elle ajoute : « On pousse maintenant le ridicule jusqu’à renommer une institution pour reléguer aux oubliettes sa fondatrice décédée… » [lire aussi la lettre de Mme Coulombe].

La résolution de la municipalité de Saint-Pacôme a été acheminée à Mme Isabelle Malo, PDG du CISSS du Bas-Saint-Laurent, ainsi qu’au président du conseil d’administration, M. Hugues Saint-Pierre. Le ministre de la Santé et des Services sociaux, M. Gaétan Barrette, a également reçu la correspondance. La présidente de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, Mme Lucie Tremblay, a également été informée de la prise de position de la municipalité dans ce dossier.

Depuis 1969, l’établissement a porté les noms d’Hôpital D’Anjou, Centre D’Anjou et Centre d’hébergement D’Anjou. Sa fondatrice, Mme Rachel D’Anjou-Colombe, est née à Saint-Pacôme le 4 avril 1919 et est décédée le 3 août 1982, il y a 35 ans. Mme D’Anjou-Coulomb est la mère de Pierre, Marilyne et Jean-Simon qui habitent toujours Saint-Pacôme avec leur famille.