Le recrutement de pompiers est de plus en plus difficile au Québec et les services de sécurité incendie de la région n’y font pas exception. Métier plus contraignant, valeurs différentes chez la nouvelle génération, plusieurs raisons peuvent expliquer ce recrutement difficile. Parmi elles, certaines font l’unanimité auprès des services de sécurité incendie du Kamouraska.
Loin de prôner un retour au passé, tous les directeurs en service de sécurité incendie du Kamouraska s’entendent pour le dire, les exigences ont changé ces dernières années dans le domaine. « Quand j’ai commencé dans le métier, il y a 27 ans, on répondait à 35 appels par année pour trois municipalités. Aujourd’hui, c’est 120 appels pour quatre. Les accidents de véhicules et les systèmes d’alarme représentent entre 65 % et 70 % de nos sorties. On n’avait pas ça avant », de mentionner à titre d’exemple Stéphane Dubé, directeur du Service intermunicipal de sécurité incendie de La Pocatière.
Éric Lévesque, directeur du Service intermunicipal de sécurité incendie de Saint-Pascal, parle des schémas de couverture de risques qui ont tout changé, selon lui. « Mais ils ont également apporté un niveau de compétences intéressant dans nos casernes », croit-il. Néanmoins, il reconnaît qu’il peut-être difficile de répondre à certaines exigences par moment. « Avoir un nombre X de pompiers dans un temps Y, c’est ça qui est difficile à répondre dans des petits milieux comme les nôtres où il n’y a pas beaucoup de monde », ajoute-t-il.
Changement de mentalités
Le changement de mentalités chez la jeune génération n’est pas étranger non plus aux difficultés de recrutements rencontrées par les services de sécurité incendie du Kamouraska. « Les formations pour être pompier, c’est la fin de semaine. Les jeunes ont beaucoup de loisirs aujourd’hui, donc ça les intéresse moins », de déclarer Christian Gagnon, directeur de la Régie intermunicipale en protection incendie de Kamouraska Ouest.
Du côté du Service de sécurité incendie KamEst, le directeur Robin Laplante parle de la vie familiale qui peut-être un frein au maintien de pompiers au sein de sa brigade. Toutefois, il affirme s’y être adapté. « Les pompiers dans le début de la vingtaine vont souvent donner un bon cinq ou six ans, jusqu’à ce que les enfants arrivent. À partir de là, on les interpelle un peu moins », confie-t-il.
Emplois permissifs
Avoir un employeur permissif est également un prérequis important chez les pompiers à temps partiel, d’indiquer le coordonnateur en sécurité incendie à la MRC de Kamouraska, M. Christian Chenard Guay. « Il y a une loi qui oblige les employeurs à libérer les pompiers lorsqu’ils ont un appel, mais ça nécessite de la compréhension de leur part quand même, car ils ont des entreprises à opérer. »
C’est ce qui fait dire à Éric Lévesque que la viabilité des services de sécurité incendie régionaux dépend en majeure partie de ces employeurs. « Sans leur collaboration, ça serait impossible de maintenir des brigades dans nos municipalités. »
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