Difficultés de recrutement chez les pompiers : savoir concilier passion, travail et famille

Pompier à temps partiel depuis 2004 à L’Islet, Rémy Chenard vit une réalité avec laquelle ses confrères d’autres brigades régionales en sécurité incendie du Québec doivent souvent jongler : savoir concilier cette passion avec le travail et la famille. Loin de le décourager, cette réalité l’a simplement poussé à être mieux organisé et à atteindre un bel équilibre dans son quotidien.

Opérateur spécialisé chez Umano Medical à L’Islet, Rémy Chenard est également père de famille, mari et pompier à temps partiel. D’aussi loin qu’il se rappelle, le métier de pompier l’a toujours fasciné. Lorsqu’il était enfant, il écoutait son oncle, alors pompier à Saint-Pacôme, « raconter ce qu’il pouvait raconter » au jeune garçon qu’il était, lorsqu’il revenait de ses interventions. « J’avais les yeux pétillants. J’étais déjà passionné », se rappelle-t-il.

J’ai commencé par la formation de base, Pompier 1, qui représente 380 h. Ça m’a pris trois ans. Tu comprends vite que tu dois être motivé et responsable, car tu suis ta formation par les soirs et les fins de semaine et il y a aussi beaucoup d’autoapprentissage.

C’est lorsqu’il s’est installé à L’Islet au début des années 2000 et qu’il a vu des pompiers intervenir qu’il s’est dit qu’il était temps pour lui de joindre la brigade. « J’ai commencé par la formation de base, Pompier 1, qui représente 380 h. Ça m’a pris trois ans. Tu comprends vite que tu dois être motivé et responsable, car tu suis ta formation par les soirs et les fins de semaine et il y a aussi beaucoup d’autoapprentissage », confie-t-il.

Mais comme il a eu la piqûre, Rémy n’a pas hésité à poursuivre ses apprentissages pour se spécialiser davantage, de telle sorte qu’aujourd’hui il cumule près de 1000 h de formation, dont celle d’officier, qui lui a permis de graduer lieutenant en 2010.

Conciliation travail-famille

S’il est en mesure de vivre cette passion chaque fois qu’une alarme est lancée, c’est parce qu’il a trouvé la façon de concilier son travail et sa vie familiale avec son métier de pompier. Cette stabilité, il la juge essentielle pour un pompier à temps partiel.

Père d’un jeune garçon de neuf ans, Rémy ne peut pas toujours compter sur sa femme pour rester avec lui à la maison quand une alarme retentit. « Ma conjointe travaille dans un supermarché à Montmagny, donc elle a des horaires variables d’une semaine à l’autre. Si elle n’est pas à la maison et que je suis appelé à intervenir, je dois trouver quelqu’un pour le garder rapidement. C’est ça le plus difficile, mais ce n’est pas insurmontable non plus », précise-t-il.

Sur le plan professionnel, il se dit choyé puisqu’il bénéficie d’une grande flexibilité de son employeur lorsqu’il doit interrompre son quart de travail pour répondre à un appel d’urgence. « Mon superviseur me laisse aller et on s’entend pour que je puisse reprendre mes heures au courant de la semaine. J’ai une belle flexibilité », d’ajouter celui qui travaille pour la même entreprise depuis 17 ans.

Les bonnes raisons

Malgré le recrutement difficile dans le domaine des pompiers à temps partiel, Rémy Chenard encourage tous ceux qui désirent porter assistance à autrui à devenir pompier. « Il faut le faire pour les bonnes raisons. Autrement, vous allez abandonner », déclarait-il.

C’est pourquoi il incite les mordus à persévérer, même quand l’équilibre entre la passion, le travail et la famille est parfois difficile à trouver. « Les pompiers sont une grande famille tricotée serrée. On vit des choses que d’autres ne vivront jamais, ou qu’ils ne pourront jamais comprendre. Par moment, c’est plus difficile, mais c’est un coup à donner, un coup extrêmement valorisant. »

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