Ils sont au nombre de 12, et le doyen est âgé de 97 ans. Les prêtres nonagénaires, mais également les octogénaires qui seraient près d’une vingtaine, sont une réalité croissante au sein du diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière. Depuis quelques années, un comité de soutien composé de cinq autres prêtres et d’un laïc veille à leur bien-être.
Les prêtres du diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière vieillissent. Le constat est encore plus frappant pour Mgr Pierre Goudreault qui, il y a deux mois à peine, visitait le diocèse de Grand-Bassam en Côte d’Ivoire qui dénombre 175 prêtres avec une moyenne d’âge de 35 ans. « Sur les 65 prêtres rattachés au Diocèse, une douzaine travaillent à temps plein », rapporte l’évêque.
Cette réalité ne signifie pas pour autant que les prêtres retraités ne sont pas actifs. En résidences pour aînés pour la plupart, ils rendent des services ponctuels, pour des funérailles ou des célébrations de la parole auprès des autres résidents.
Comme ils demeurent rattachés à vie au diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, un comité de soutien porte une attention particulière aux aînés et à ceux en situation de fragilité. Ce comité est formé de Normand Fortin, de Rivière-Ouelle, et des abbés Fernando Moreno Bustamante, Martin Patrice Pelletier, Yves Hébert et Simon-Pierre Pelletier, vicaire épiscopal et responsable du soutien aux prêtres. « Chaque prêtre est invité, plus jeune, à prévoir ses “vieilles années”, mais parfois on [le comité] est amené à intervenir », résume Mgr Pierre Goudreault.
Ces interventions prennent diverses formes. Elles peuvent par exemple être matérielles ou financières. Si les prêtres du Diocèse ont tous accès à un régime de retraite, au Régime de rentes du Québec et à la pension de la Sécurité de la vieillesse (SV) du gouvernement fédéral, cet argent parfois ne suffit pas, et le comité de soutien peut avoir recours en renfort au Fonds d’aide aux prêtres cumulé au fil des années.
Sur le plan légal, le comité s’assurera également que les prêtres ont pris soin de faire un testament et un mandat de protection en cas d’inaptitude. Si un prêtre tombait malade et qu’il n’y avait pas des membres de sa famille ou des proches à proximité pour l’accompagner à ses traitements, le comité se chargerait de trouver quelqu’un pour le faire.
À ce soutien déjà bien rodé, Mgr Goudreault a ajouté les visites depuis son entrée en poste comme évêque. L’affaiblissement du réseau social qui accompagne la vieillesse est un constat indéniable et une des réalités qui le préoccupent le plus chez les prêtres vieillissants. Sur une base régulière, il se fait un devoir de visiter les prêtres nonagénaires, la plupart se trouvant entre Québec et Rivière-du-Loup. « Le besoin est là, et il augmente au même rythme que nos prêtres vieillissent. Dans certains cas, si on ne se déplaçait pas pour les visiter, on ne les verrait peut-être jamais. C’est pourquoi je me garde toujours une journée par mois pour le faire. Chaque déplacement vaut la peine d’être fait, car il apporte son lot de belles rencontres et de beaux échanges enrichissants. »