Les élections provinciales n’ont lieu que dans six mois, mais on sent déjà que ça va chauffer dans Côte-du-Sud. Impossible d’ignorer que le premier ministre Philippe Couillard est allé annoncer des bonnes nouvelles aux travailleurs de Bombardier à La Pocatière le jour même où le chef de la CAQ François Legault annonçait sa candidate dans Côte-du-Sud, Marie-Ève Proulx.
La tendance annoncée sur le site Qc125, qui place la CAQ et le Parti libéral nez à nez dans les intentions de vote indique qu’une lutte à deux se dessine dans le comté. Il fallait être là pour voir le changement de ton du premier ministre Philippe Couillard, lorsque questionné sur l’élection à venir dans le comté. Il ne faudra pas se surprendre de voir parader les têtes importantes de ces deux partis d’ici le mois d’octobre et particulièrement pendant la campagne électorale.
Les politiciens ne devront toutefois pas se contenter de visiter l’usine de Bombardier à La Pocatière. Ils devront dire aux entrepreneurs comment ils vont régler leur pénurie de main-d’œuvre. Ils devront prendre des positions claires, comme l’a fait François Legault lors de son passage à La Pocatière au sujet du port du hijab et la fonction de policier. Les candidats locaux devront trouver le moyen de récolter le vote dans Montmagny-L’Islet et le vote dans Kamouraska, qui sont tellement à l’opposé. Ils devront aussi s’ajuster aux performances de leurs chefs.
Le Parti québécois devra aussi sauter bien vite dans la mêlée. La date d’investiture n’est pas encore connue et les rumeurs de candidature sont discrètes. Une lecture de la course dans le comté sera plus facile lorsque tous les joueurs de la partie seront connus. Mais d’ici là, la CAQ semble avoir pris de l’avance en se positionnant déjà avec la désignation de sa candidate, plus connue dans Montmagny, mais qui devra maintenant courtiser le Kamouraska.
Même si la course semble serrée entre la CAQ et le Parti libéral pour le moment, il faudra tenir compte de l’historique des dernières années. L’ouest du comté est traditionnellement plus rouge. Dans l’est il y a eu feu Claude Béchard (PLQ) de longues années puis André Simard du Parti québécois dans une élection partielle. La vague adéquiste de 2007 avait failli faire porter Gérald Beaulieu (ADQ) au pouvoir, mais Béchard l’avait emporté in extremis. Quelle lecture fera la CAQ du travail à faire sur le terrain? Où seront concentrées les énergies? Les stratégies deviendront plus évidentes au retour du congé d’été, mais déjà, ça sent les élections plus fort dans Côte-du-Sud que dans bien d’autres circonscriptions.