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Éditorial : Quand les chefs s’amènent

Preuve que les Libéraux et la CAQ ont des chances égales de remporter l’élection dans Côte-du-Sud, le 1er octobre prochain, les chefs de ces deux partis se sont retrouvés au même moment à Montmagny, mercredi dernier. Du jamais vu dans le comté.

Faire campagne dans son comté en compagnie du chef de sa formation politique est toujours un privilège pour le candidat à une élection. Souvent, son passage envoie un signal fort aux électeurs comme quoi la circonscription est importante pour le parti, ou que le candidat pourrait être amené à jouer un rôle important au sein d’un éventuel gouvernement.

Dans tous les cas, ces visites sont rarement négatives. À moins que le chef ne traîne avec lui les problèmes vécus à l’échelle nationale. Parce que si ces histoires intéressent peu les médias locaux, à moins qu’on soit réellement concernés, les chefs peuvent rarement en faire abstraction auprès des médias nationaux qui les suivent partout. Au final, l’ambiance décontractée qui règne généralement lors d’un point de presse dans un comté de région peut rapidement tourner à la défensive.

Parlez-en à François Legault. Mercredi dernier, les questions des médias nationaux sur la présentation de son équipe économique et l’apparence de conflit d’intérêts d’Éric Caire sont clairement venues miner sa visite chez Planchers Mercier. À ce moment, la candidate de la CAQ Marie-Ève Proulx aurait sûrement préféré que son chef hésitant soit ailleurs au Québec à réparer les pots cassés, plutôt que dans son comté à porter ombrage à sa campagne avec de mauvaises lignes de communication.

Party libéral

À deux coins de rues de là, au bureau de comté de Montmagny, l’équipe de Simon Laboissonnière, elle, se préparait à donner le coup d’envoi officiel à sa campagne. En plus, le jeune candidat de 29 ans allait pouvoir compter sur la présence du premier ministre en personne, Philippe Couillard. Avec 39 jours de campagne et 125 comtés au Québec, on comprend que ce n’est pas tous les candidats qui ont cette chance.

Foule monstre et musique techno en arrière-fond, tout le monde était gonflé à bloc, tout le monde était rassuré : « la machine » est encore bien huilée. La température du local devait frôler la canicule. Peut-être était-ce aussi ce que les Libéraux voulaient : s’assurer que tout le monde ressorte teinté rouge? Bref, Simon Laboissonnière est entré en scène en serrant les mains de ses partisans, en compagnie d’un Philippe Couillard décontracté, comme s’il sortait d’un cours de yoga. Il n’y a pas à dire, l’ambiance tranchait avec celle de la CAQ, une heure auparavant.

Outre le PM, qui nous a encore rappelé ses racines familiales sud-côtoises, l’ancien député libéral de Montmagny-L’Islet, Réal Gauvin, et le député sortant et président de la campagne de Simon Laboissonnière, Norbert Morin, étaient présents. Il ne manquait que le regretté Claude Béchard et le portrait de famille était complet. Expérience, renouveau, continuité et unité. Voilà l’essentiel du message que les Libéraux voulaient envoyer. Les partisans l’ont bien saisi. Reste à voir maintenant si les électeurs l’achèteront.

QS et PQ

Au Parti québécois, Michel Forget a poursuivi sa campagne en présentant ses engagements en matière d’économie. Encore cette semaine, il est le seul à avoir misé davantage sur le contenu que sur le contenant, lors de ses sorties médiatiques.

Quant à Québec solidaire, Guillaume Dufour continue de se faire discret auprès des médias. À moins qu’il préfère mettre ses efforts pour aller à la rencontre des gens sur le terrain, comme les candidats aiment si bien dire. Pourtant, aux dernières nouvelles, les médias locaux sont encore une bonne façon de joindre l’électorat…