Les premiers jours de la campagne électorale provinciale dans Côte-du-Sud ont clairement été ceux de la candidate de la CAQ, Marie-Ève Proulx. Visite de François Paradis et installation des pancartes électorales en l’espace d’une nuit, Marie-Ève Proulx et son équipe n’ont pas chômé pour en mettre plein la vue aux électeurs de Côte-du-Sud.
Le plus grand coup réalisé par la candidate caquiste : l’appui de l’ex-maire de Montmagny, Jean-Guy Desrosiers, jadis un fidèle supporter de Norbert Morin. Lorsqu’il mentionne que le gouvernement libéral « a déçu énormément les municipalités en région par les coupures qu’ils [leur] ont fait subir et la centralisation à outrance qui a été réalisée à [leur] détriment », alors qu’il n’est pourtant plus maire depuis près d’un an, on comprend que l’éloignement entre Jean-Guy Desrosiers et le Parti libéral est profond.
Où il administre une véritable douche froide à son ancien parti, c’est lorsqu’il déclare : « Je me reconnais plus, maintenant, [dans] les idées de la CAQ. Si Norbert était là, ça pourrait peut-être être différent. Ce n’est pas le cas. » On comprend donc que son appui soudain à la CAQ n’est pas tant une déclaration d’amour à la candidate Marie-Ève Proulx qu’un désaveu envers le candidat libéral actuel, Simon Laboissonnière.
L’autre prise de Marie-Ève Proulx, en ce début de campagne, est l’appui du garagiste de La Pocatière, Sylvain Lemieux. En étant un des deux principaux organisateurs de la marche qui a attiré près de 5000 personnes pour le maintien des soins de santé à La Pocatière en mai 2017 et également un des membres de la première heure du comité Mes soins restent ICI, Sylvain Lemieux est devenu un des visages les plus connus de la résistance du milieu kamouraskois à la réforme du réseau de la santé du ministre Gaétan Barrette. De plus, en donnant son appui à la candidate caquiste, Sylvain Lemieux décide de ne pas se présenter à titre de candidat indépendant. Une division du vote qui aurait pu faire mal à la CAQ, le 1er octobre.
Et les autres?
Chez les Libéraux, outre ces appuis qui lui ont échappé, ce début de campagne n’a pas été à la hauteur de la réputation de « machine électorale » qu’on attribue généralement au parti. Ces premiers jours plutôt sobres ne sont pas non plus ce qu’on se serait attendu de la part d’un jeune candidat de 29 ans comme Simon Laboissonnière, qui navigue dans les officines du parti depuis l’âge de 17 ans. À moins que la stratégie ne soit celle du marathonien : on commence tranquillement et on prend tout le monde de court dans le dernier virage avant le fil d’arrivée?
Sinon, il est surprenant de voir Simon Laboissonnière souligner le fait que lui et son équipe cumule une expérience de plus de 50 campagnes électorales, alors qu’il y a un mois à peine, lors du passage du ministre André Fortin dans le comté, ils insistaient sur le fait qu’ils incarnaient le renouveau au sein d’un Parti libéral au pouvoir pratiquement sans interruption depuis 15 ans. On ne parlera pas de bourde ici, mais disons qu’il s’agit là d’un manque de cohérence anecdotique.
Du côté du Parti québécois, contrairement à Marie-Ève Proulx et François Paradis de la CAQ qui nous ont servi des engagements en santé qui devront être davantage précisés, le candidat Michel Forget a le mérite d’avoir été le plus concret à cet égard. Par contre, il faudra que son équipe s’active à installer les pancartes électorales. À moins qu’elles ne soient pas encore prêtes? Rien pour nous enlever de la tête qu’il est le candidat par défaut du parti parce qu’il n’y en avait pas d’autres intéressés.
En ce qui concerne Québec Solidaire, le candidat Guillaume Dufour s’est fait plutôt discret. Pourtant, son parti, pas très populaire à l’extérieur de Montréal, a tout à gagner à se faire connaître davantage auprès de la population. Mais la campagne est encore jeune, et comme tout peut changer rapidement en politique, les candidats ont tout intérêt à ne rien prendre pour acquis.