On dit que six mois en politique c’est une éternité. On peut donc dire qu’une éternité nous sépare du prochain scrutin fédéral prévu en octobre prochain. Néanmoins, sur le terrain, on sent déjà que les différentes formations politiques sont aux aguets dans Montmagny—L’Islet—Kamouraska—Rivière-du-Loup.
De tous les partis, les conservateurs sont assurément ceux qui ont une longueur d’avance au niveau de la préparation. En novembre dernier, le président de l’association Jérôme La Violette-Côté avançait même être à mi-chemin de leur objectif financier fixé à 80 000 $ en vue de la prochaine campagne.
Autre avantage non négligeable, le député sortant Bernard Généreux peut s’appuyer sur une équipe d’expérience plutôt stable depuis son élection en 2015. En effet, très peu de visages ont changé à ses bureaux de Rivière-du-Loup, Montmagny ou Ottawa.
Toutefois, outre sa victoire par 1425 voix lors de la partielle de 2009, ce n’est qu’à l’issu de deux recomptages judiciaires que Bernard Généreux a connu le réel verdict des électeurs en 2011 et 2015, à cause de résultats serrés. La première fois, ce recomptage lui avait fait perdre le comté au profit du néo-démocrate François Lapointe par une marge de cinq voix. En 2015, l’expérience l’avait confirmé vainqueur face à la libérale Marie-Josée Normand avec une avance de 272 voix. Même si Qc125 donne les conservateurs en avance dans la région de Québec et de Chaudière-Appalaches, il est peut-être un peu prématuré d’attribuer la victoire à Bernard Généreux le 21 octobre prochain.
Libéraux
Au Parti libéral, une résidente de Berthier-sur-Mer, Laurence Harvey, lançait récemment sa campagne à l’investiture. Forte d’une expérience comme stagiaire au sein du gouvernement libéral actuel en 2016, elle a ensuite travaillé comme attachée politique au département des politiques publiques du cabinet de Justin Trudeau.
Plutôt méconnue dans Montmagny—L’Islet—Kamouraska—Rivière-du-Loup, Laurence Harvey aura fort à faire si jamais elle remporte l’investiture libérale. De plus, sur le plan financier, les libéraux traînaient de la patte face aux conservateurs l’an dernier. Au 31 décembre 2017, le passif et l’actif net de l’association libérale s’élevaient à 323,52 $. Précisons que les données pour 2018 ne sont toujours pas disponibles sur le site d’Élections Canada pour les quatre principales associations de Montmagny—L’Islet—Kamouraska—Rivière-du-Loup (PCC, PLC, NPD, Bloc).
Par contre, il ne faudrait pas négliger la popularité de Justin Trudeau et de ses troupes à 39 % dans les intentions de vote au Québec selon le plus récent coup de sonde Léger-JdM. Cette popularité pourrait assurément aider Laurence Harvey, si jamais elle était officialisée candidate, à même titre qu’elle a servi Marie-Josée Normand en 2015 alors que la lutte s’annonçait pourtant entre Bernard Généreux et François Lapointe.
Bloc
Chez les bloquistes, l’arrivée en scène du nouveau chef Yves-François Blanchet semble motiver les troupes dans leurs recherches d’un potentiel candidat. À ce chapitre, le nom du blogueur et journaliste de CMATV à Montmagny, José Soucy, a été évoqué.
Ancien conservateur — il a travaillé aux campagnes de Bernard Généreux en 2009 et 2011 — il a ensuite agi à titre de conseiller politique pour l’ex-député du NPD François Lapointe. Depuis, M. Soucy se qualifie de nationaliste, voire même indépendantiste, et ses plus récents blogues sur le Huffington Post en témoignent. Récemment, il faisait même l’éloge d’Yves-François Blanchet à la tête du Bloc québécois.
Contacté à savoir s’il allait porter les couleurs de cette formation politique à la prochaine élection, M. Soucy a mentionné que les chances étaient plutôt minces. Néanmoins, il confirme avoir été approché par des gens « des hautes instances. » « Si je devais me présenter pour un parti politique au fédéral, il serait tout naturel pour moi d’y aller avec le Bloc, mais ma situation familiale actuelle m’en empêche pour le moment », a-t-il précisé.
NPD
Au NPD, aucun nom ne semble encore circuler. En ce qui concerne l’ex-député François Lapointe, défait lors de l’élection de 2015, il a écarté toute possibilité de se draper d’orange, n’approuvant pas le leadership de l’actuel chef Jagmeet Singh et de son lieutenant québécois Alexandre Boulerice.
Rappelons également qu’après son expérience au fédéral, François Lapointe avait offert publiquement son appui à Jean-François Lisée lors de la course à la chefferie du Parti québécois en 2016. Même s’il n’avait jamais fait de profession de foi souverainiste claire et sans équivoque, il aurait été tout de même surprenant de le voir retenter sa chance sur la scène fédérale après avoir flirté d’aussi près avec le principal parti indépendantiste du Québec.
Bref, aussi bien dire que les jeux sont loin d’être faits en vue du prochain scrutin fédéral et que toutes les surprises sont encore permises dans Montmagny—L’Islet—Kamouraska—Rivière-du-Loup.