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Élections municipales 2025 : une occasion privilégiée d’aborder l’agriculture et la foresterie

Photo : no one cares, Unsplash

L’Union des producteurs agricoles (UPA) demande aux municipalités et aux municipalités régionales de comté (MRC) de tout mettre en œuvre pour maintenir, faciliter et développer l’extraordinaire contribution de l’agriculture et de la foresterie, deux volets déterminants du présent et de l’avenir de toute la collectivité.

« L’agriculture et la foresterie assurent la vitalité économique et sociale d’un grand nombre de villes et villages, sont indispensables à l’habitation du territoire, et contribuent directement au maintien de milliers d’emplois. Les élus municipaux des quatre coins du Québec doivent favoriser en toutes circonstances la pérennité de cette richesse inestimable pour le Québec et ses régions », a déclaré le président général de l’UPA, Martin Caron.

Quelque 42 000 agriculteurs québécois exploitent plus de 29 000 entreprises agricoles, majoritairement familiales, et procurent de l’emploi à près de 52 000 personnes. En 2024, le secteur agricole québécois a généré 13 milliards $ de recettes monétaires agricoles, ce qui en fait la plus importante activité du secteur primaire au Québec. Les 31 000 producteurs forestiers, quant à eux, récoltent de la matière ligneuse pour une valeur annuelle de plus de 539 millions $, générant un chiffre d’affaires de 4,7 milliards $ par la transformation de leur bois.

Ajoutons que 94 % des Québécois qualifient d’importante la contribution du secteur agricole à l’économie et à la vitalité des régions du Québec, selon un sondage réalisé ce printemps. Ils priorisent de plus en plus l’achat local et l’autonomie alimentaire, en raison notamment du contexte géopolitique. Cet intérêt doit être vu comme ouvrant de réelles perspectives aux quatre coins du Québec.

Dans ce cadre, les élections municipales doivent permettre des discussions sur des enjeux déterminants pour le milieu.

La protection du territoire et des activités agricoles

La protection de la zone et des activités agricoles est une responsabilité collective, essentielle à la sécurité et à l’autonomie alimentaires. Elle repose donc sur la participation active de chaque municipalité et MRC, comme en témoignent la Politique nationale de l’architecture et de l’aménagement du territoire (2022), son plan de mise en œuvre (2023), ainsi que les nouvelles orientations gouvernementales en aménagement du territoire (2024), qui élèvent au rang de priorité nationale la protection de notre garde-manger.

Le renouvellement des schémas d’aménagement et de développement des MRC ainsi que des plans d’urbanisme est une occasion importante d’assurer une planification optimale de l’urbanisation qui protège et valorise la zone agricole et la forêt privée. Les élus municipaux doivent également éviter l’implantation d’usages non agricoles, ainsi que l’adoption de règlements qui portent atteinte au travail des producteurs agricoles, qui est de nourrir la collectivité.

La gestion de l’eau

L’eau constitue une ressource indispensable en agriculture, tant pour les plantes que pour les animaux. Elle doit cependant être gérée de façon à minimiser l’impact des excès et des pénuries, deux phénomènes de plus en plus fréquents en raison des changements climatiques. Les municipalités et les MRC ont un rôle important à jouer, puisqu’elles ont l’obligation d’assurer la libre circulation de l’eau dans les cours d’eau. Cela dit, la gestion de l’eau, incluant l’entretien des cours d’eau, doit être une priorité pour l’ensemble des élus municipaux.

Fiscalité et logement

La valeur marchande des terres agricoles québécoises continue de croître rapidement. Selon Financement agricole Canada, la valeur moyenne des terres cultivées a augmenté de 7,7 % en 2024, de 13,3 % en 2023, et de 11 % en 2022. Ces hausses annuelles constituent un frein à l’établissement, et ont une incidence importante sur la fiscalité municipale et sur la rentabilité des entreprises agricoles et forestières. Or, moins de 10 % des municipalités appliquent un taux de taxation distinct. Les élus doivent donc être sensibilisés à l’impact négatif du déplacement du fardeau fiscal vers ces entreprises.

De nouvelles normes gouvernementales encadrant les logements des travailleurs étrangers temporaires entreront bientôt en vigueur. Comme cette main-d’œuvre est essentielle au secteur agroalimentaire, les municipalités doivent éviter d’adopter des règlements prématurés avant les orientations provinciales, afin de permettre une mise en œuvre harmonieuse.

Source : Union des producteurs agricoles