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Enseigner plus, évaluer moins

Nancy Gauvin

Passer de trois à deux bulletins par année, c’est notamment ce qui ressort de la consultation sur l’évaluation des apprentissages menée par la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) au cours de l’automne dernier, à laquelle près de 10 000 enseignants du secteur des jeunes ont participé. Sur le plan local, près de 180 enseignants ont participé à la consultation, et leurs constats vont dans le même sens que ceux dégagés par leurs collègues enseignants de la FSE-CSQ.

« Nos enseignants déplorent la place considérable que l’évaluation des apprentissages occupe dans leur quotidien, ainsi que dans celui des élèves qui leur sont confiés. Ils l’ont exprimé clairement dans cette consultation, dont la forte participation démontre sans équivoque l’importance accordée à la question. Ce n’est plus une simple impression, c’est un fait », a fait savoir Nancy Gauvin, présidente du Syndicat de l’enseignement de la Côte-du-Sud (CSQ).

Selon la consultation, deux enseignants sur trois sont d’avis que le temps consacré à l’évaluation nuit aux apprentissages; cette proportion atteint 55 % auprès des profs du primaire de notre région. Il en découle que 86 % des enseignants consultés dans le Centre de services scolaire de la Côte-du-Sud (CSSCS) sont favorables à une réduction du nombre de bulletins à produire annuellement, le faisant passer de trois à deux.

« On se rappellera que, lors de notre dernière négociation, les enseignants nous avaient dit perdre environ 37 % du temps disponible en classe en raison de la composition du groupe et de sa gestion. Si on ajoute à cela le temps consacré à l’évaluation, on constate rapidement qu’il manque de temps d’enseignement dans l’année. L’évaluation doit retrouver tout son sens, et revenir au service des apprentissages pour attester de la maîtrise des contenus des programmes, et non servir à gonfler des colonnes de statistiques », a mentionné Nancy Gauvin.

« Permettre aux enseignants d’enseigner, c’est une façon pertinente d’attirer et de retenir du personnel en enseignement tout en favorisant la réussite des élèves. En réduisant le nombre de bulletins de trois à deux, comme ça s’est fait durant la pandémie, le ministre nous permettrait de consentir plus de temps à l’enseignement, à coût nul, en plus de contribuer à réduire l’anxiété chez les enfants. Ils ont l’impression d’être constamment sous notre loupe et ce n’est pas faux. Tout le monde serait gagnant, les profs autant que les élèves, et les parents ne perdraient pas au change, puisqu’ils conserveraient une première communication, en plus d’avoir un portrait plus fidèle du cheminement de leur enfant », a fait savoir Mme Gauvin.

Rappelons que cette consultation fait suite au dépôt d’une pétition, signée par plus de 21 000 enseignants et enseignants réclamant un chantier sur l’évaluation des apprentissages.

Les données du sondage sont disponibles sur le site Web de la FSECSQ.

Source : Syndicat de l’enseignement de la Côte-du-Sud (CSQ)