Entente historique en santé pour l’hôpital de La Pocatière

Devant, de gauche à droite : Isabelle Malo, Marie-Eve Proulx et Daniel Paré. Photo : Maxime Paradis.

L’hôpital Notre-Dame-de-Fatima de La Pocatière renouera avec un niveau de services pratiquement équivalent à ce qu’il connaissait avant la fusion des établissements de santé, au chapitre de quatre spécialités médicales. Ce gain majeur et attendu depuis longtemps par les usagers de l’hôpital est rendu possible grâce à une entente historique intervenue entre le CISSS du Bas-Saint-Laurent et celui de Chaudière-Appalaches.

Les spécialités concernées sont la pneumologie, l’orthopédie, la radiologie et l’urologie. L’entente stipule que la couverture dans ces spécialités sera assumée en priorité par des médecins en provenance du Bas-Saint-Laurent avec, au besoin, une intervention en renfort d’autres provenant de Chaudière-Appalaches, lorsque la situation le nécessite. Il est également possible que des usagers soient référés vers les hôpitaux de Lévis ou de Montmagny, si aucun spécialiste n’est en mesure d’offrir le service à l’hôpital de La Pocatière à un moment précis.

« On revient à ce qui a déjà existé historiquement entre l’hôpital de La Pocatière et ceux de Chaudière-Appalaches », ont dit d’une voix commune les pdg des CISSS des deux régions Isabelle Malo (Bas-Saint-Laurent) et Daniel Paré (Chaudière-Appalaches).

L’ouverture de la ministre de la Santé et des Services sociaux Danielle McCann aux « solutions innovantes » y serait d’ailleurs pour quelque chose, selon eux, alors que sous l’ancien gouvernement libéral, les établissements de santé étaient incités à viser « l’autosuffisance » au sein de leur région respective en matière de spécialités médicales.

Ainsi, après la fusion survenue en 2015, plusieurs ententes signées avec des établissements de Chaudière-Appalaches et de la Capitale-Nationale qui permettaient d’assurer le service de certaines spécialités à l’hôpital de La Pocatière n’ont pas été renouvelées afin de privilégier le déploiement de médecins provenant d’ailleurs au Bas-Saint-Laurent, avec un taux de succès mitigé de rappeler Jean Martin, co-porte-parole du comité Mes soins restent ICI. « En orthopédie, par exemple, on avait une présence d’environ 50 % », rappelle-t-il.

Désormais, une présence à 75 % des services ambulatoires dans cette spécialité serait assurée en collaboration avec les orthopédistes de Rivière-du-Loup à l’hôpital de La Pocatière. Si cet objectif n’était pas atteint, l’entente intervenue avec le CISSS de Chaudière-Appalaches permettrait de faire appel à leurs ressources afin de se rapprocher de ce ratio, d’indiquer Isabelle Malo. En urologie, le CISSS du Bas-Saint-Laurent procédera à l’embauche de deux urologues supplémentaires qui assureront la couverture des quatre MRC de l’ouest du territoire, dont le Kamouraska. En pneumologie et en radiologie, l’entente avec Chaudière-Appalaches est déjà en place. Resterait maintenant qu’à ramener un service en cardiologie, ce que les deux pdg se sont engagés à regarder.

« C’est une très bonne nouvelle, car on revient à un niveau de service pratiquement équivalent à ce qu’on avait à l’époque du CSSS de Kamouraska », déclare Jean Martin, qui mentionne que cela ne signifie pas la fin de Mes soins restent ICI pour autant. « Le Kamouraska n’est pas assez bien représenté sur le conseil d’administration du CISSS du Bas-Saint-Laurent. On va continuer de faire le chien de garde pour les gens de la région » assure-t-il.

Victoire

Pour la députée de Côte-du-Sud, ministre déléguée au développement économique régional et ministre responsable des régions de Chaudière-Appalaches et du Bas-Saint-Laurent Marie-Eve Proulx, cette entente historique survenue entre les deux établissements de santé de son territoire est une belle victoire. « Ramener le niveau de service d’antan à l’hôpital de La Pocatière était un engagement électoral important et ferme de ma part. Ç’a pris plus de temps qu’espéré, mais ce qui compte c’est qu’on demande plus à la population de s’adapter aux services, mais aux services de s’adapter aux besoins de la population », a-t-elle déclaré.

Dans ce mode de pensée, la pdg du CISSS du Bas-Saint-Laurent n’exclut pas que la fameuse question des « corridors de services », qui réorientent les usagers du Kamouraska vers Rimouski au lieu de Lévis, en ce qui a trait à certaines spécialités plus pointues, soit redirigée vers l’ouest à l’avenir. « Rien n’est fermé », conclut-elle.