Le 21 octobre, les électeurs canadiens sont appelés aux urnes. Le Placoteux a rencontré les quatre candidats des principaux partis, le Parti libéral du Canada, le Parti conservateur, le Bloc Québécois et le Nouveau parti démocratique, dans Montmagny-L’Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup. Voici leurs positions sur les enjeux qui vous concernent.
(Le Placoteux) Il semble qu’il ressort de cette présente campagne que l’environnement est au cœur des priorités des électeurs. Concrètement, quelles mesures de votre programme affecteront le quotidien des citoyens de la région?
(Louis Gagnon) La première mesure, c’est qu’on veut arrêter de subventionner les pétrolières de l’Alberta. J’ai parlé aussi d’écotourisme. Quand on veut rénover les infrastructures municipales et même provinciales, il y a du financement qui vient du fédéral. Des fois, ça nous prend une « excuse » en disant que notre région veut se tourner vers l’écotourisme et on se sert un peu de ça pour créer des rénovations. Ça influence les contracteurs ici, ça influence les gens, car ils vont payer moins d’électricité. Aussi, un nouveau crédit au fédéral pour l’achat de voitures électriques est proposé. Au Bloc, on parle de péréquation verte. On devrait faire une redistribution de la richesse des plus pollueurs vers les moins pollueurs, dans le but de créer une sorte de « course verte. »
(Le Placoteux) Excluant tout ce qui concerne l’immigration, que proposez-vous pour aider à contrer la pénurie de main-d’œuvre dans nos entreprises?
(Louis Gagnon) L’idée (du gouvernement du Québec) d’enlever l’impôt sur les heures supplémentaires est bonne et on pourrait l’enlever au fédéral. Une entreprise qui a, admettons, 80 employés, imaginons que chaque employé fait une heure supplémentaire de plus en disant : « Ça me tente d’avoir ma paye complète. » Si tu en as 80 qui font une heure de plus, tu viens d’engager deux personnes. Une autre solution que j’aime est de changer le début des cours au Cégep pour commencer début septembre pour s’aligner sur la saison touristique.
(Le Placoteux) Parlons immigration. Comment comptez-vous faciliter l’arrivée et l’intégration des travailleurs immigrants dans nos entreprises?
(Louis Gagnon) Au Bloc, on propose de régionaliser l’immigration. Le gouvernement peut orienter les gens vers les régions. Pour le recrutement, il ne faut pas hésiter à travailler avec les immigrants pour recruter d’autres immigrants.
(Le Placoteux) Dans le domaine de l’agriculture, les producteurs de porcs et les producteurs laitiers, entre autres, ont été très affectés par les conflits commerciaux et les négociations des accords de libre-échange. Quels engagements prenez-vous envers eux?
(Louis Gagnon) On va refuser de voter pour un budget qui ne va pas inclure les compensations, même si on n’est pas content de ces compensations-là, car on préférait la gestion de l’offre comme elle était avant pour la sécurité que cela amenait. Pour les producteurs de porcs, c’est en raison du conflit avec la Chine. Il y a eu des compensations dans l’Ouest canadien pour les producteurs de bœuf, je pense qu’il y aurait dû avoir des compensations pour les producteurs de porcs. C’est le gouvernement fédéral, de par son incompétence au niveau diplomatique, qui a sous-estimé les conséquences.
(Le Placoteux) Au sujet de la loi 21 au Québec sur la laïcité, qui inclut l’interdiction du port de signes religieux pour les employés de l’État en situation d’autorité, quelle est votre position personnelle au sujet de cette loi? Que ferez-vous si votre parti prend un vote ou une position officielle sur la question?
(Louis Gagnon) D’abord, c’est fatigant que le gouvernement fédéral contredise le gouvernement du Québec. Je suis pour la laïcité d’autant plus que l’Ouest canadien est en train de nous imposer des valeurs religieuses en lien avec l’avortement.
(Le Placoteux) En terminant, nommez vos trois principales priorités pour le comté.
(Louis Gagnon) L’agriculture; les gens ne réalisent pas à quel point économiquement c’est important et aussi pour l’occupation du territoire. Les positions de l’Union des producteurs agricoles (UPA) correspondent aux positions du Bloc québécois. Ce sont des entrepreneurs. Leur assurer une stabilité au niveau financier, avec la gestion de l’offre, ça peut aider financièrement et mentalement. Les emplois; il faut regarder ce qu’on peut faire, comme les heures supplémentaires (libres d’impôt), étirer la saison des emplois étudiants. On ajoute à cela l’intégration des immigrants et trouver quelque chose pour les conjoints ou conjointes et les enfants. Fierté; dans le travail d’un député, il y a deux aspects. À Ottawa, si on prend par exemple Bernard (NDLR : Bernard Généreux, député conservateur sortant), un chroniqueur nous traitait de raciste au Québec et quelqu’un avait demandé de dénoncer et lui n’avait pas voulu dénoncer cela, c’est une attitude de colonisé et ça ne rend pas les gens de la région fiers. J’ai trouvé qu’on n’avait pas une fierté par rapport à notre député, même si dans la région, disons qu’il a été correct. Par ailleurs, je pense que le Bloc est redevenu le Bloc. Le NPD, quand on les a mis là dans l’opposition, qu’est-ce qu’ils ont fait? Ça nous donne quelque chose quand vraiment on parle de nos enjeux.