Nom : Marie-Eve Proulx
Âge : 42 ans
Profession : Entrepreneure
Lieu de résidence : Saint-Pierre-de-la-Rivière-du-Sud
Le Journal a rencontré les principaux candidats à la prochaine élection provinciale du 1er octobre 2018 dans le comté de Côte-du-Sud. Les candidats ont été invités à se prononcer sur les mêmes enjeux, qui touchent la population de cette circonscription.
Avenir de l’hôpital de La Pocatière et des soins de santé en région :
L’hôpital est notre priorité. On veut assurer une couverture des soins de santé à tous les niveaux. On veut que ce soit davantage géré en région et donner plus de postes à temps plein aux infirmières. S’il faut aller chercher des spécialistes à Montmagny pour avoir les spécialistes ici, on va le faire.
Quai de Kamouraska :
La CAQ a le Projet Saint-Laurent. On n’utilise pas assez le fleuve, on ne donne pas assez accès au fleuve à la population. C’est de juridiction fédérale, mais je pense qu’au provincial, on va être prêt à investir dans ce genre de projet là. Le tourisme est un moteur économique très fort dans notre région.
Pénurie de main-d’œuvre :
On ne va pas aller dans de grandes tournées de consultation, on va agir. On doit remettre des organismes dans les régions comme les COFI (Centre d’orientation et de formation pour les immigrants), qui existaient dans les années 90 et qui visaient à accompagner les immigrants dans la francisation et l’intégration. Tu ne peux pas juste parachuter quelqu’un dans une entreprise, ce sont des humains.
Il y a aussi des gens qui ont des problèmes de santé mentale ou sur l’assistance sociale qui peuvent travailler. Ils sont loin du marché du travail, mais si on les accompagne, ces gens-là peuvent contribuer à la société, j’en suis convaincue. On peut maximiser les façons de faire.
Retard dans les projets d’aqueduc dans la région :
Ce qui ressort de façon unanime chez les municipalités : délai avec la CPTAQ et avec l’Environnement. C’est inacceptable. C’est l’environnement qui écope. Il n’y a pas une approche horizontale dans l’intervention gouvernementale. Ce qu’il faut faire, c’est de la représentation intense et se battre pour que les délais soient moins longs pour assurer qu’il y ait une flexibilité dans les façons de faire du ministère.
Baisse démographique dans les écoles :
Les petites écoles, on les maintient toutes ouvertes. Ce qui manque au Québec, ce sont les technologies dans les écoles. Les enseignements à distance, pour les enfants de petite communauté, ce peut être avantageux. Le système n’a pas amené assez cette technologie-là.
L’éducation est au cœur de nos priorités. On n’a pas d’établissement d’enseignement universitaire, ça me préoccupe. Le Cégep de La Pocatière est une plaque tournante, c’est là qu’il faut investir.
Gestion de l’offre et agriculture :
On propose deux idées. Les entrepreneurs et les agriculteurs sont tannés de la paperasse. Est-ce qu’on peut faciliter leur vie? À la CAQ, on veut un fonds d’investissement de 50 M$ pour soutenir la relève et la productivité, ainsi que le bien-être animal.
Accueil et intégration des nouveaux arrivants/immigrants :
On n’a pas de vraies mesures d’intégration. Il faut que ces gens-là sentent qu’ils font partie prenante de notre communauté. Ça prend beaucoup de ressources pour les intégrer et 96,5 % de l’immigration restent à Montréal, il ne sont pas incités à aller ailleurs. Est-ce qu’on pourrait avoir des mesures incitatives pour qu’ils viennent s’établir en région?
Environnement : le grand absent?
C’est vrai que je n’entends pas beaucoup cette préoccupation sur le terrain, malheureusement. On est taxés à la CAQ de ne pas être environnementalistes, mais on a cette préoccupation majeure pour l’eau, soit une Politique de l’eau et sa protection. Les changements climatiques, il faut prendre ça au sérieux, il faut prévenir. Il faut investir dans les technologies vertes, c’est l’avenir.
Subvention au fonctionnement des organismes culturels :
On le voit dans la lunette de l’éducation. L’importance d’inciter les jeunes à lire davantage… On augmente le budget pour les activités culturelles dans les écoles, ce qui aura une retombée directe sur les organismes. Les enfants doivent rapidement toucher la culture. Le Kamouraska est riche en culture, en musées, en événements. Ça va être important de miser là-dessus et mettre cela en valeur.
Contenu local dans les grands projets gouvernementaux :
Toute la région est affectée si Bombardier n’a pas de contrat. On (La CAQ) a dit que c’était un minimum de 25 % dans nos appels d’offres. Pour nous, c’est nécessaire. C’est inacceptable ce qui est arrivé ici (échapper le contrat du REM). Il faut être fier et mettre un minimum de contenu québécois.
Pourquoi vous vous êtes présenté à l’élection?
François Legault est venu me chercher. Au départ, je suis partie à rire. J’ai accepté de réfléchir. Je me suis mis à regarder et étudier ce qui se passe autour de nous. J’avais arrêté de le faire depuis quelques années, parce que je trouvais ça difficile de voir que le Québec s’en va nulle part. Ç’a réveillé en moi l’idée que je pourrais participer à transformer cela.
Vos trois grandes priorités :
Réduire la paperasse administrative. L’éducation. Respect des spécificités régionales.
À quoi doit ressembler Côte-du-Sud dans 10 ans?
Un dynamisme économique hors norme, comme Portland aux États-Unis. Un endroit qui n’a l’air de rien, mais qui est tellement dynamique. Un lieu de haute innovation, le fleuve qu’il faut utiliser. Un système d’éducation fort, un Cégep plein d’étudiants, des jeunes familles qui ont envie de venir ici, des immigrants intégrés et heureux d’être ici.