Explosion du tourisme au Kamouraska : Faire quitter le littoral

Activité kayak de Zone Aventure sur la rivière du Loup à Saint-Joseph. Photo tirée du Facebook Zone Aventure.

Les touristes sont toujours de plus en plus nombreux dans tout le Kamouraska, même dans le Haut-Pays de Kamouraska. Néanmoins, les amener en dehors du littoral demeure encore à ce jour un défi.

Propriétaire de Zone Aventure à Saint-Joseph, mais également codirecteur de la SEBKA à Saint-André, Tony Charest est bien placé pour observer l’engouement que le littoral kamouraskois suscite comparativement à l’arrière-pays. « C’est sûr que le monde arrive par la 20 ou la 132 aussi, donc dans les faits, l’accès au littoral demeure plus facile », relativise-t-il.

Néanmoins, il ne s’en cache pas, il rêve du jour où le réflexe « Haut-Pays de Kamouraska » sera plus naturel chez les touristes.

« La manne, elle est près du Fleuve. Même si on a des choses remarquables à faire et à voir dans l’arrière-pays, ça reste toujours un défi de faire monter le monde », avoue-t-il.

Selon lui, Promotion Kamouraska et Tourisme Bas-Saint-Laurent font toutefois beaucoup d’efforts afin que les touristes ne restent pas seulement sur le littoral. Les médias sociaux aident également, ajoute Tony Charest. Heureusement, il y la complémentarité entre certains attraits du territoire qui donnent un coup de main. « Zone Aventure et la SEBKA font tous les deux dans le plein air, donc on se retrouve à se partager et à se référer souvent cette même clientèle dans la vingtaine ou la trentaine en quête de sites naturels et d’activités sportives », explique-t-il.

Diversifier

Confrontée au même problème depuis leur ouverture il y a 18 ans, l’Auberge Comme au premier jour a choisi de tabler sur une diversification de ses services ces dernières années afin de devenir une forme de destination. Cuisine du terroir, massothérapie, yoga, piscine extérieure, tous ces investissements ont fini par porter leur fruit. S’ajoute à cela l’enquête théâtrale déambulatoire du Théâtre La Bacaisse réalisée dans les rues de Saint-Pacôme depuis trois ans avec pour point de départ l’Auberge Comme au premier jour. « C’est presque systématique. Tous nos clients y participent les dimanches soirs et c’est très apprécié », mentionne la copropriétaire Doris Parent.

De plus, l’Auberge accueille de plus en plus une clientèle désireuse à la recherche de tranquillité. Kamouraska et les villages du littoral étant toujours de plus en plus achalandés, Doris Parent se surprend aujourd’hui de constater qu’être en retrait du fleuve devient en quelque sorte un atout.

Trouver sa niche

Pour Pascale Dumont-Bédard, directrice générale de Promotion Kamouraska, l’exemple de l’Auberge Comme au premier jour est très parlant. En diversifiant son offre, l’entreprise s’est forgé une niche à l’extérieur du sentier touristique traditionnel qu’est le littoral. Elle cite également L’Ébranché à Saint-Bruno qui, de par son offre d’hébergement insolite, réussirait à maintenir un taux d’occupation enviable à l’année. « Ça démontre qu’il y a une possibilité d’accroissement de la clientèle à l’année et qu’en trouvant sa niche, on accroît aussi notre attractivité. »

Une réflexion à laquelle adhère Tony Charest qui croit beaucoup au potentiel du Haut-Pays. « Il y de la place pour y créer une niche particulière, un peu comme le tourisme gourmand est au littoral. Je crois qu’il faut seulement que les acteurs de l’industrie se concertent davantage et qu’on regarde les avenues de développement possibles. On trouverait sûrement un filon », conclut-il.