Ferblantier de père en fils à Saint-Pacôme

Depuis le XIXe siècle, les boutiques de menuisier, de forgeron ou de maréchal ferrant témoignent de l’activité artisanale des villages. Il y a aussi celle des ferblantiers. Elles sont un plus rare sur la Côte-du-Sud, car il est parfois difficile de vivre de ce métier à l’époque. On en trouve une à Saint-Pacôme à la fin du XIXe siècle, celle des Lévesque.

Yves Hébert

Le premier ferblantier de Saint-Pacôme est François Lévesque. Ayant fait son apprentissage auprès de Luc Picard à Sainte-Anne-de-la-Pocatière, celui-ci pratique son métier, mais exerce aussi comme horloger et petit commerçant. Marié à la couturière Phébée D’Anjou en 1886, il s’achète la même année une maison au village. Entre 1897 et 1935, il exploite un petit magasin général qui est attenant à sa boutique.

Ses deux fils poursuivent la tradition artisanale. François (fils) s’ouvre une boutique à Sainte-Louise dans L’Islet. Albert fait son apprentissage auprès de son père et de son frère en réparant des gobelets, des chaudières et des tuyaux. L’été il accompagne son frère pour installer de la tôle à la canadienne sur les toits des maisons. Après son mariage avec Éva Bérubé, il prend les rênes de l’entreprise paternelle.

Mais à la fin du XIXe siècle, on ne peut vivre seulement du métier de ferblantier. Il faut trouver des revenus complémentaires comme l’affirme l’historien Jean-Pierre Hardy dans une étude sur les ferblantiers Lévesque publiée en 1975 par le Musée national de l’homme à Ottawa. Certains travaillent comme taillandiers et serruriers. Par la force des choses, Albert se fait entrepreneur et on lui doit la réalisation de la clôture du cimetière de Saint-Pacôme. L’hiver, il répare des objets en métal. Le printemps, il confectionne des sceaux pour l’eau d’érable. L’été, il monte sur les toits pour les couvrir de tôle. Aujourd’hui, le parc Albert-Lévesque à Saint-Pacôme rappelle le rôle que ce ferblantier a joué comme maire de cette municipalité de 1945 à 1951.