Ferme-école Lapokita : Décision à venir concernant la démolition de la bergerie

La bergerie et la meunerie de la Ferme-école Lapokita. Photo : Archives Le Placoteux.

Une décision doit être rendue sous peu concernant la démolition éventuelle de la bergerie et de la meunerie de la Ferme-école Lapokita. Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) et la Société québécoise des infrastructures (SQI) viennent de présenter leur plan de réutilisation du sol dégagé, selon la Ville de La Pocatière.

Rappelons que lors de leur passage devant le comité de démolition de la Ville, le 11 février dernier, ce dernier n’avait pu rendre décision quant à leur demande, n’ayant justement pas en main ledit plan en question. Steve Leclerc, conseiller municipal siégeant sur le comité, a confirmé le 9 mars que le MAPAQ et le SQI avaient fourni l’élément manquant. Reste maintenant qu’à visiter les lieux, ce qui doit se faire au courant de la semaine du 16 mars, a-t-il ajouté lors de la séance du conseil municipal.

Opposition

Rappelons que la Fédération Histoire Québec (FHQ) et le Groupe d’initiatives et de recherches appliquées au milieu (GIRAM) s’opposent à la destruction de ces deux bâtiments rattachés ensemble et dont la construction date de 1915 (bergerie) et de 1935 (meunerie). Dans leur lettre d’opposition, les deux organisations vantaient la qualité de ce patrimoine bâti, témoignage de la vie rurale de leur époque, précisant au passage que ces deux bâtiments pourraient sûrement être réhabilités et utilisés à d’autres fins.

Dans une nouvelle correspondance envoyée au ministre de l’Agriculture André Lamontagne, à la ministre de la Culture Nathalie Roy, au maire de La Pocatière Sylvain Hudon ainsi qu’à la MRC de Kamouraska et dont Le Placoteux a obtenu copie, le GIRAM récidive en rappelant que le gouvernement provincial devrait donner l’exemple dans la préservation du patrimoine bâti québécois, suggérant au passage de convertir la meunerie et la bergerie en pavillons reliés au Musée québécois de l’agriculture et de l’alimentation afin d’y mette en valeur le volet technologie industrielle de l’agriculture, souvent absent des musées de ce type en raison du volume et du poids des pièces d’équipement.

« Le seul véritable musée public entièrement dédié à la technologie agricole se trouve à Ottawa. Fait à noter, ce dernier a été aménagé sur le site de l’ancienne Ferme expérimentale de la capitale fédérale et des bâtiments de fermes anciens ont été réhabilités à cette fin », plaide-t-il.

Le GIRAM ajoute que cette opportunité doit être regardée « avec toute l’attention requise, même si elle ne peut être réalisable à court terme. Le patrimoine bâti, comme une terre agricole, représente une ressource non renouvelable. Une fois disparu, il est trop tard. Concevoir et monter un projet viable ne se fait pas d’un clic. En attendant, on peut laisser en jachère », peut-on lire.