On ne ferme pas un commerce plus que centenaire sans avoir une grande douleur au cœur. Mes grands-parents l’ont fondé, mon père et ma mère y ont passé leur vie, moi et mon épouse y avons travaillé toute une vie, 55 ans…
Le contexte économique plus que difficile, la population vieillissante, le volume de vente s’étant volatilisés ainsi que la compétition féroce, toutes ces raisons ensemble ont fait que le plus vieux commerce du comté, et l’un des plus vieux de la province, a dû fermer ses portes.
Auprès de mes clients et de mes amis, je m’excuse, je me sens coupable. Auprès de la population, je ne veux pas être jugé, je veux seulement être compris. J’aurais dû fermer il y a 10 ou 15 ans, mais j’étais acharné à laisser le commerce fonctionner malgré des pertes tous les ans, en espérant des années meilleures. C’est devant des épreuves que l’on grandit, pour moi c’est toute une épreuve.
Les centaines de personnes qui ont déjà travaillé avec moi, je les remercie et j’ai apprécié leur présence. Je remercie M. Yves Hudon pour sa patience et sa grandeur d’âme, je remercie aussi M. Billy Beaulieu, un bon ami et un employé modèle, mes deux derniers compagnons dans cette entreprise.
Je souhaite beaucoup de succès à la compétition. Je remercie la Caisse Desjardins de nous avoir toujours appuyés.
Je ne suis pas mort… j’ai sauvé mon hockey ainsi que ma raquette de tennis.
Pierre Kidd,
Un citoyen de 73 ans qui espère une retraite moins mouvementée.