Front commun pour des paramédics « à l’heure » dans L’Islet-Nord

Au centre : Stéphane Lévesque. À sa droite : Normand Caron. À la gauche de Stéphane Lévesque : Sébastien Fontaine. Autour : Les paramédics de Saint-Jean-Port-Joli. Photo : Maxime Paradis.

Les paramédics basés à Saint-Jean-Port-Joli et desservant tout le territoire de L’Islet-Nord viennent de gagner un appui de taille dans leur combat visant à abolir les derniers horaires de faction toujours en vigueur sur leur territoire. Une résolution interpellant à ce sujet la ministre de la Santé Danielle McCann, la députée-ministre de Côte-du-Sud Marie-Eve Proulx et le CISSS de Chaudière-Appalaches a été adoptée par le conseil municipal de Saint-Jean-Port-Joli le 4 novembre dernier.

Lors d’une rencontre organisée avec la presse régionale, le maire de Saint-Jean-Port-Joli Normand Caron mentionnait avoir été interpellé à ce sujet par le président de la section locale de la Fraternité des travailleurs et travailleuses du préhospitalier du Québec (FTPQ) Stéphane Lévesque. Préoccupé par la sécurité globale des résidents de sa Municipalité, M. Caron croit que cette résolution est devenue nécessaire pour faire pression sur les décideurs politiques qui peuvent avoir une influence dans ce dossier.

« On le voit aussi comme une priorité régionale. Partout autour de nous, les horaires de factions ont été abolis. Je suis confiant qu’on puisse avoir également l’appui de la MRC de L’Islet à ce sujet lors du prochain conseil des maires », a-t-il ajouté.

Dans leur combat, les paramédics et la Municipalité de Saint-Jean-Port-Joli sont également appuyés par Paraxion, propriétaire de l’entreprise ambulancière port-jolienne. Représentée par le chef aux opérations régionales Chaudière-Appalaches Sébastien Fontaine, l’entreprise estime que ce type d’horaire instauré à la fin des années 80 et qui devait à l’époque être temporaire nuit à la rétention du personnel. « Les horaires de faction fonctionnent sous le principe du 7/24. Vous êtes de garde sept jours par semaine 24 h/24, pour sept jours de congé. Côté salaire ça ne change rien, mais comme la qualité de vie est meilleure pour les paramédics sur des postes à l’heure, l’horaire de faction est beaucoup moins attrayant », résume-t-il.

Déploiement dynamique

Selon Stéphane Lévesque et Sébastien Fontaine, l’abolition des horaires de faction permettrait également un déploiement dynamique des ambulanciers sur le territoire de L’Islet-Nord, grand d’environ 900 km2, comme c’est le cas actuellement pour l’équipe « à l’heure. » Fonctionnant sur appel, les paramédics sur l’horaire de faction ne sont pas tenus de demeurer constamment à la caserne ambulancière, leur permettant ainsi de retourner chez eux vaquer à leurs occupations quotidiennes. En contrepartie, ils doivent demeurer dans un rayon de cinq minutes en voiture et être disponible 24 h/24 durant sept jours consécutifs.

Lorsqu’ils sont amenés à intervenir, ce délai peut s’allonger de 8 à 10 minutes, tout dépendant si le paramédic doit, par exemple, déneiger son véhicule en hiver. Ce précieux temps peut faire toute la différence dans la vie d’un patient, notamment une victime d’arrêts cardiaques, où les 8 à 10 premières minutes sont cruciales pour sa survie. « Les équipes à l’heure sont déployées sur tout le territoire et se déplacent en fonction du volume d’appels. La couverture est meilleure ainsi et la rapidité d’intervention augmentée. Si on demande l’abolition des horaires de faction, c’est pour le bien de la population », conclut Stéphane Lévesque.