Dans le cadre des activités du 50e anniversaire de la Seigneurie des Aulnaies, le Musée québécois de l’agriculture et de l’alimentation présentait le 26 juin dernier une conférence de monsieur Félix-Antoine Têtu sur la place des meuniers dans la société de la Nouvelle-France.
Il s’agissait de la deuxième d’une série de cinq conférences qui seront présentées, en partenariat avec l’université de Sherbrooke, à autant d’endroits sur le territoire de la Côte-du-Sud dans le but de faire rayonner davantage la Seigneurie des Aulnaies auprès du grand public.
Le meunier dans la seigneurie
Monsieur Têtu a exposé les conditions de vie des meuniers et les contraintes qui ont rendu particulière leur intégration à leur communauté. On a pu apprendre comment le système seigneurial, qui créait des communautés fermées, tournées vers elles-mêmes, était peu propice à l’accueil des meuniers. Les études réalisées par monsieur Têtu pour son mémoire de maîtrise montrent que plus de la moitié des meuniers se mariaient hors de leur lieu de naissance, et que presque tous ont migré de moulin en moulin au cours de leur carrière. Il leur était donc difficile de s’intégrer au système seigneurial entièrement basé sur les alliances familiales.
La conférence a été émaillée de nombreux détails sur la vie quotidienne des meuniers, qui devaient souvent être en plus agriculteurs, et qui étaient voués à rester locataires des baux seigneuriaux, sans pouvoir léguer quelque bien à leurs enfants. Les plus débrouillards d’entre eux achetaient des terres, souvent à l’extérieur de leur seigneurie de résidence, pour se constituer un patrimoine.
La question d’une auditrice a ouvert une parenthèse sur les risques liés au métier de meunier. De l’asthme induit par la poussière de farine à l’écrasement sous l’une ou l’autre partie du mécanisme, les accidents étaient nombreux et la carrière du meunier souvent courte.
Malgré tout, trois familles de meuniers, les Déry, les Nadeau et les Bernard, ont réussi avec le temps à créer des dynasties où les nombreux enfants permettaient d’intégrer en une même structure commerciale la chaîne entière de production, de la culture du blé à la livraison des sacs de farine chez les clients.
Les nombreuses questions posées par les auditeurs ont démontré l’intérêt suscité par les propos de l’historien. Félix-Antoine Têtu poursuivra le partage de ses connaissances au fil de l’été. Les trois autres conférences de la série « Il était une fois un meunier » auront lieu à Saint-Jean-Port-Joli le 11 juillet, à Saint-Roch-des-Aulnaies le 7 août et à L’Islet le 17 août.