Sous le Régime français, de Saint-Vallier jusqu’à Kamouraska, presque toutes les seigneuries de la région possédaient un moulin à vent. Il en reste un seul debout aujourd’hui, celui de Vincelotte à Cap-Saint-Ignace. Les seigneurs ont reconnu très vite l’importance d’en ériger en bordure du fleuve.
Yves Hébert
L’un des premiers seigneurs à voir la nécessité de tels moulins est Charles-Aubert de la Chesnaye dans sa seigneurie de Kamouraska. Il en fait construire un au Cap Taché vers 1690. Avec le peuplement graduel de la côte, d’autres seigneurs l’imitent. C’est le cas de François Deschamps de Boishébert dans la seigneurie de La Bouteillerie en 1709, sur la terre d’Étienne Bouchard. Il en fait ériger un nouveau au même endroit en 1730 par le maître maçon Joseph Gagnon. Le meunier Jean Pinet est alors engagé pour veiller au grain.
Le moulin à vent de la seigneurie du fief Saint-Denis est érigé en 1816 par le seigneur François Blanchet. En juillet, celui-ci engage le maître menuisier Bénoni Martin pour la construction de la toiture. Cet artisan est bien connu dans la région; il a contribué à la construction de l’église de Saint-André-de-Kamouraska en 1811. Après avoir fait l’objet de travaux d’entretien, il est abandonné dans les années 1840. Témoignant d’une époque, ses ruines ont été photographiées à quelques reprises, mais en 1919 toutes les pierres auraient utilisées pour la confection et le gravelage d’un chemin à Saint-Philippe-de-Néri.
Un autre moulin à vent fait son apparition en 1735. On croit qu’il était situé près de la route Elgin entre Saint-Jean-Port-Joli et Saint-Roch-des-Aulnaies. Dans un contrat notarié signé le 27 octobre 1735, le maître armurier et forgeron Geraume (Jérôme) Dupuis demande au meunier Jean Pinet de lui construire un moulin à vent avec une meule de trois pieds et demi de diamètre.