Il retrouve sa famille après quatre ans de FaceTime

Arkhen Nathan, Joel, Margielyn et Prince devant la Compagnie Normand de Saint-Pascal. Photo : Maxime Paradis

L’attente a été longue, mais elle a valu le coup. Joel Soriano, employé d’origine philippine travaillant à la Compagnie Normand de Saint-Pascal, a enfin retrouvé sa famille, après quatre ans à les contacter quotidiennement par le biais de l’application FaceTime. La petite famille aujourd’hui réunie souhaite maintenant faire son nid dans le milieu pascalien.

Joel Soriano est arrivé à Saint-Pascal en janvier 2020. « Je n’avais jamais vu la neige de ma vie », dit-il dans une entrevue donnée principalement en anglais.

Avant de poser le pied en sol canadien, le Philippin de 32 ans venait de passer une année à Dubaï, sans voir sa femme et ses deux enfants.

La COVID-19 et le manque d’argent pour payer des billets d’avion qui lui auraient permis de faire l’aller-retour aux Philippines ont retardé le moment où il a pu retrouver les siens. « J’ai décidé d’attendre et d’enclencher le processus pour devenir soudeur-assembleur », poursuit-il.

Embauché à l’origine avec un permis de travail comme manœuvre, Joel ne pouvait pas entamer le processus pour faire venir sa famille. En suivant les formations pour devenir soudeur-assembleur, le changement de poste venait avec un changement de statut offrant cette possibilité, indique Isabelle Lavoie-Viel, conseillère en ressources humaines à la Compagnie Normand.

Margielyn, Arkhen Nathan et Prince sont finalement débarqués le 26 avril dernier. Toute la famille était très excitée et émue de se retrouver, après quatre ans à échanger par le biais de FaceTime.

« Il faisait 43 °C quand ils ont quitté les Philippines », enchaîne Isabelle Lavoie-Viel.

Le choc thermique a donc été à la hauteur du « choc émotionnel » de retrouver le papa bien installé à Saint-Pascal, un « choc » qui lui, avouons-le, est beaucoup plus positif. « On se parlait tous les jours. Je les contactais à 18 h, et avec le décalage horaire de 12 h, il était 6 h pour eux. Je n’ai jamais manqué une journée », assure Joel.

Faire son nid

Le Canada est un « pays de rêve », de mentionner Joel Soriano. Avec sa famille à ses côtés, il visualise maintenant toutes les possibilités à sa portée. Les deux garçons fréquentent déjà l’école Monseigneur-Boucher, alors que Margielyn veut travailler et se mettre à la francisation comme son mari, qui a déjà atteint le niveau quatre.

« Améliorer notre français, ça sera un vrai défi », convient le père de famille. D’autant plus que les Soriano ont bien l’intention de faire leur nid à Saint-Pascal, un milieu exclusivement francophone, où Joel s’épanouit déjà au sein de l’équipe de travail de la Compagnie Normand. « J’aime vraiment ça, ici. Avec les collègues, je parle parfois anglais, mais je pratique aussi le français. Tout le monde est très gentil avec moi. »

À preuve, les employés se sont mobilisés pour bien accueillir la famille de Joel. Articles scolaires, vêtements, bonbons pour les enfants et autres produits d’ici ont constitué le cadeau remis aux Soriano après leur arrivée. À leur tour, ils ont répondu en donnant de la nourriture, une tradition bien ancrée aux Philippines envers tous ceux qui font preuve de générosité.

En processus pour obtenir la résidence permanente, Joel souhaite la même chose pour sa femme et ses deux enfants. En attendant, il compte bien profiter des siens en visitant les alentours au courant de l’été.


Joel Soriano, à l’Aéroport international Jean-Lesage de Québec, accueille Prince, Arkhen Nathan et Margielyn. Photo : Facebook Normand