Puisque l’événement initialement prévu le 23 juin dernier a été annulé pour cause de météo diluvienne, une inauguration commémorative du Camp Charles-Gagnon à Sainte-Félicité-de-L’Islet a eu lieu le samedi 14 septembre dernier dans les sentiers pédestres de la forêt de Blanche-Neige, afin de marquer cette étape importante dans la mise en valeur du patrimoine local. Quelques descendants directs de l’illustre trappeur s’étaient aussi déplacés afin d’assister à cet hommage.
Ce bâtiment accueillera une exposition muséale permanente qui présentera des photographies d’archives et des artefacts de toutes sortes rendant hommage à la coutume de la trappe — une tradition hivernale dont Charles Gagnon, citoyen du rang Taché Ouest jusqu’aux années 1970, est l’un des grands représentants dans l’histoire de Sainte-Félicité.
« Comme le trappeur revenant au bercail après des années d’absence, une plaque de bois a été dévoilée et apposée en compagnie d’une partie des descendants de Charles Gagnon. Prochainement, une série de photographies d’archives du personnage seront aussi exposées de façon permanente à l’intérieur du petit bâtiment. Par ailleurs, nous pourrons y voir les images des ruines d’un de ses anciens camps, retrouvé en forêt à la frontière nord de Sainte-Félicité », a déclaré Samuel Saint-Pierre, administrateur du comité Renaissance.
La Corvée à Ti-Ness
Sous l’impulsion des bénévoles du nouveau comité Renaissance, sans appui officiel de la part de la Municipalité de Sainte-Félicité-de-L’Islet, ce projet a vu le jour grâce à la collaboration du Festival Fleurdelisé, ainsi qu’aux fonds amassés lors de la première Corvée à Ti-Ness ayant eu lieu le 8 juin en l’honneur d’un personnage du coin. Durant cette activité, les bénévoles ont amassé des canettes dans la localité afin de payer les coûts de l’ouverture du Camp Charles-Gagnon, s’élevant à près de 1000 $. D’autres citoyens ont également mis de l’argent de leur poche afin de contribuer à l’érection de ce site muséal original.
« Un lieu qui prendra tout son sens durant la saison froide, sur un sentier de raquette aménagé et valorisé. Après un travail de recherche et d’organisation effectué essentiellement par des bénévoles, des laminés prendront place à l’intérieur du mini-musée », a ajouté M. Saint-Pierre.
Charles Gagnon
Résident du rang Taché Ouest, Charles Gagnon figure parmi les grands trappeurs de l’histoire de Sainte-Félicité-de-L’Islet. Il a pratiqué la chasse une bonne partie de sa vie, parcourant en solitaire ses lignes de trappe sur des kilomètres, le long desquelles il bâtissait des camps en bois rond pour s’y déposer temporairement. Ses parcours en forêt dans le froid de l’hiver pouvaient ainsi durer plusieurs jours. Ses connaissances en pistage du gibier et ses méthodes pour le récolter ont initié et influencé les générations de trappeurs qui lui succèdent encore aujourd’hui dans la région.
Malgré ses talents, Charles Gagnon a dû jadis quitter le village en raison d’un désaccord avec les autorités ecclésiastiques de l’époque. Il a terminé sa vie dans la région de Montréal.
Un travail scolaire
Samuel Saint-Pierre, un des administrateurs du comité Renaissance, est également enseignant de français en troisième secondaire à l’école La Rencontre de Saint-Pamphile. Il fait actuellement travailler ses élèves sur une première expression écrite qui tourne autour du personnage de Charles Gagnon. Ils doivent en effet bâtir une légende en le prenant comme personnage principal.
« Grâce à lui, cette tradition hivernale perdure. Pour la nouvelle génération de trappeurs et de citoyens de Sainte-Félicité, les histoires de trappe et de chasse de Charles Gagnon sont éclairées d’une aura légendaire », conclut-il.