Gérard Lacasse fait partie de l’équipe de relève arrivée au poste de commandement de la SOPFEU de Rivière-Ouelle, le 23 juin. Pendant que la majorité des gens profitaient d’une journée de congé en milieu de semaine pour célébrer la Fête nationale, l’officier à l’information, lui, était fidèle au poste, tout comme la soixantaine d’autres pompiers forestiers qui travaillaient ce jour-là à éteindre le feu de forêt jouxtant les Tourbières Lambert.
« C’est une organisation beaucoup plus forte qui est en train de se mettre en place depuis hier. L’événement perdure et on se prépare à accueillir une soixantaine de pompiers provenant de l’Ontario, vendredi. La structure doit être en mesure de coordonner tout ça. C’est comme si on était une petite PME qu’on bâtit en quelques jours à peine », résume-t-il.
L’objectif est d’en venir à contrôler complètement le brasier, qui a brûlé l’équivalent de 440 hectares de forêt en date du 26 juin, et dont les contours font environ 20 km de long. À titre comparatif, ce sont 330 hectares de la tourbière exploitée qui ont été atteints par le feu.
« Un feu de tourbières, ça s’étend peu, mais ça brûle très profond. Ça prend beaucoup d’eau pour l’éteindre », poursuit-il.
À l’extérieur, une pluie salvatrice, parfois forte, tombe par intermittence sur Rivière-Ouelle. Gérard Lacasse l’observe du coin de l’œil par la fenêtre du deuxième étage de la maison dans laquelle la SOPFEU a établi son poste de commandement, à l’entrée des Tourbières Lambert.
« Cette pluie-là, c’est une bénédiction», a-t-il déclaré.
Sur le terrain, la pluie permet également aux pompiers forestiers de faire leur travail sans danger. Un travail qui plus tôt dans la journée a reçu l’appui de l’hélicoptère qui, de l’avis de Gérard Lacasse, permet des interventions plus « chirurgicales » que les avions-citernes.
« Les avions-citernes sont un excellent outil de travail initial, mais elles contiennent que 5500 L d’eau, soit l’équivalent du poids de 60 passagers. Pour la même quantité d’eau, l’hélicoptère va intervenir de façon beaucoup plus précise ».
La SOPFEU ne lésine donc pas sur les moyens. Outre les pompiers ontariens, un appareil thermovision permet à un hélicoptère de survoler le feu afin de bien cibler les points encore chauds et mieux orienter le travail sur le terrain. Comme le rappelle Gérard Lacasse, cet incendie, « à travers la population », est aujourd’hui un enjeu de sécurité publique et il doit être maîtrisé rapidement, ce qui pose des défis différents d’un feu de forêt en milieu isolé.
« Et il y a la sécheresse qui perdure et qui est inhabituelle à ce temps-ci de l’année. Ça complexifie nos opérations. L’absence de rosée au sol et la proximité du fleuve qui nous amène des brises de mer qui peuvent changer la direction du vent à tout moment sont aussi d’autres défis auxquels on fait face », insiste-t-il.
Mais l’officier à l’information se veut tout de même rassurant, la SOPFEU ne laissera pas tomber les gens de la région. Et quand la dernière personne quittera les lieux, c’est parce que le feu sera complètement éteint.