Comme plusieurs églises au Québec, celle de Saint-Pacôme devra revoir sa vocation. Ayant pignon sur rue dans cette municipalité, l’entreprise Inno-3B propose d’y installer un centre de démonstration de sa méthode de production de culture verticale, évitant ainsi la fermeture du bâtiment.
En collaboration avec Biopterre, Inno-3B a mis au point un système automatisé pour la production de végétaux à environnement contrôlé adapté aux zones nordiques autant qu’à la production à grande échelle en milieu urbain. C’est cette technologie qui sera mise en lumière dans l’église de Saint-Pacôme. Inno-3B installera dans la nef deux tours verticales multiétages. Des légumes, feuilles et fines herbes seront produits sur les différents plateaux automatisés qui composent ces tours. En plus d’occuper l’espace, le projet sera une solution au chauffage du bâtiment, explique Claire Boivin d’Inno-3B.
Produire localement
Selon le président d’Inno-3B, Martin Brault, le Québec importe une grande partie de ses aliments faute de pouvoir les produire douze mois par année. Or, dit-il, les nouvelles technologies nous offrent des alternatives pour produire localement une foule d’aliments exempts de pesticides, plus frais et de meilleure qualité, tout en réduisant les gaz à effet de serre. Claire Boivin estime qu’on peut avec cette méthode de production réduire jusqu’à cent fois la production de gaz à effet de serre selon le type de combustion utilisé en serres.
« Globalement pour l’ensemble des laitues de diverses provenances consommées au Québec, le système Cultigo permet de réduire approximative de 40 fois les GES produits. L’agriculture verticale permet une mise en marché locale qui vise à remplacer graduellement les produits importés. »
Le projet proposé pour l’église de Saint-Pacôme prendrait la forme d’un organisme à but non lucratif (OBNL). Les bénéfices, explique madame Boivin, seraient réinvestis pour la conservation du bâtiment et pour revitaliser la communauté. « Ce serait gagnant-gagnant », dit-elle. Un marché public permettrait d’écouler une partie de la production. Un espace serait aussi aménagé à l’entrée de l’église pour un café ou un espace de spectacle, ajoute Mme Boivin. Un autre espace serait conservé pour la pratique religieuse. Le projet de démonstration deviendrait en quelque sorte une vitrine pour tous ceux qui souhaitent en connaître davantage sur les chambres de croissance de Inno-3B.
Appui du milieu
Selon Claire Boivin, le projet a reçu l’appui du diocèse, du conseil de Fabrique et d’autres organismes. Il devrait se réaliser en 2018. L’entreprise est présentement à boucler le financement. « Si on est capable de valoriser ces bâtiments avec des projets de la collectivité et pour la collectivité, on va servir les intérêts de tous ces gens », soutient Martin Brault.
Notons que l’entreprise Inno-3B travaille en partenariat avec le Centre de développement des Bioproduits, Biopterre, situé à La Pocatière et compte débuter une collaboration avec le Centre d’innovation sociale en agriculture du Québec (CISA) de Victoriaville.