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Jeux sexuels létaux et autres morts bizarres

Guillaume Morrissette, MISES EN SCÈNE, Laval, Saint-Jean éditeur, 2025, 374 pages

Mises en scène est le quatorzième roman de Guillaume Morrissette, le huitième de la distrayante série des enquêtes de la sympathique équipe du lieutenant Jean-Sébastien Héroux de la police de Trois-Rivières, qui est en train de devenir, roman après roman, la capitale littéraire du crime au Québec ! Que de meurtres dans ce joyau de la Mauricie !

Première scène de crime : on découvre un homme menotté, mort asphyxié par un sac de plastique et vêtu de dessous féminins. On pense évidemment à un accident résultant d’un jeu sexuel songé qui aurait mal tourné, du genre « il éjacula si fort que son âme partit avec ». Mais les fins limiers de la gang à Héroux ne se fient pas aux appâts rances de cette scène insolite, et subodorent ce que les Anglos appellent du foul play (plus expressif que la plate traduction de « jeu déloyal »). Bref, il y a anguille sous roche…

Seconde scène de crime : une nuit noire dans une forêt infestée de zombies d’opérette, un cercueil dans lequel gît le participant — menotté, plus mort que vif — à un jeu d’évasion organisé par la compagnie Sauve qui peut.

Tout lecteur de polars le moindrement aguerri aura tout de suite deviné (anticipé ?) que les deux affaires sont liées. Au lieutenant-détective Jean-Sébastien Héroux et ses adjoints, les sergents Jérôme Landry et Brigitte Soucy, de démêler les fils de ces deux faits divers criminels plutôt insolites.

L’auteur nous entraîne tambour battant dans une enquête captivante, bien rythmée, écrite dans un style populaire (ça sacre en sacrement !) qui énervera sans doute quelques puristes, mais que j’ai trouvé très efficace, voire plaisant, dans les circonstances.

Nous suivons avec intérêt toutes les phases d’une affaire de police basée sur deux événements singuliers, sans temps morts (pas d’interrogatoires longuets, répétitifs ou inutiles), peuplée de personnages plutôt singuliers, dont certains sont plus portés sur l’alcool, les drogues et la baise, que sur la lecture des Évangiles. Avec en prime une traque de zombies pas piquée des vers ! J’ai quelques réserves à propos du dénouement, mais c’est tout de même un des meilleurs polars de cette série.