La caisse mobile

Le Mouvement Desjardins est en mouvance ce printemps. Les sociétaires de plusieurs villages ont subi un deuil, la fermeture de leur Caisse populaire et du guichet. Je dois saluer l’effort du conseil d’administration de la Caisse de l’Anse qui a décidé de nous offrir une Caisse mobile. Je me pose la question : est-ce un remède passager pour quelques mois jusqu’au jour où on nous dira que le taux trop bas d’usage de ce service motivera son arrêt? C’est à suivre.

Je suis allé à la Caisse mobile pour faire un retrait au guichet; on m’a accueilli poliment et, pour moi un geste dérangeant, on m’a offert une fiole contenant des bonbons menthes pour que j’aie meilleure haleine? C’est gênant, et ce qui l’est davantage, c’est que la fiole avait une étiquette « Made in China. » J’aurais apprécié qu’on m’offre une pomme d’un verger local ou une papillote de tire d’érable ou de pastille-miel produite par un sucrier ou un apiculteur de la région. Une franche poignée de main aurait suffi. J’ai senti qu’on voulait m’acheter avec quelques bonbons.

Soyez rassurés, je crois toujours que la coopération a bien meilleur goût et je conteste l’idée de vous remplacer par un guichet géré par une quelconque banque, postale ou autre, mais, de grâce, prenez le temps de réfléchir aux objectifs du fondateur, M. Alphonse Desjardins qui, par la création des Caisses populaires (des caisses scolaires aussi pour éduquer les jeunes), a permis aux Québécois de se donner des leviers financiers capables de contrer « l’english financial power ». Si la menace venait du « english power », dans le temps, il semble qu’elle vienne de notre fédération, aujourd’hui, sous prétexte qu’on doit ajuster nos habitudes à la présence de la technologie pour plus de rentabilité. Je crois à un possible mélange de rentabilité et de respect des membres, même ceux qui sont malhabiles avec la techno.

André Drapeau, Saint-Roch-des-Aulnaies